Carnet de route : récits et photos

Le Tibet

Pour bien décoder cette page : 1 Euro = 10 Yuans (et des poussières). Bonne lecture !

Vendredi 3 septembre 2004

Notre vol pour Lhassa est à 10h20. A l’aéroport on se retrouve avec un groupe d’américains, tous d’origine asiatique, en voyage organisé dans leur pays d’origine. l’un d’entre eux a vécu en France au début des années 60 et parle encore très bien français. Il vit maintenant aux Etats Unis. Avec sa femme il parle chinois, mais avec ses enfants en anglais. Aude se retrouve aux toilettes de l’aéroport avec certaines femmes de ce groupe... 4 WC dont 2 sans porte (normal ici). c’est assez marrant de voir que toutes les américaines d’origine chinoise ont l’air dégoûtées de voir les femmes du pays aller dans ces WC sans porte et sans pudeur. Le vol nous permet d’admirer les paysages montagneux grandioses : on voit même des sommets enneigés dépasser des nuages ! A l’aéroport de Lhassa le bus public nous amène dans le centre ville. On se rend à pied dans un hôtel indiqué par le Lonely Planet : complet ! c’est la première fois que cela nous arrive. On trouve finalement une chambre au Pentoc Hôtel pour 80 yuans : l’hotel est très bien. On est au cœur du quartier tibétain de la ville. Beaucoup de touristes occidentaux dans les rues. On se renseigne sur les possibilités de visite ; en allant dans l’une des 2 agences de voyage officielles autorisées par le gouvernement on rencontre un francais, Kevin, et un russe, Dimitri, qui veulent partir 2 jours au lac Namtso inaccessible en transport en commun. OK on partira avec eux dimanche (300 yuans chacun).

Samedi 4 septembre 2004

9h30, nous partons visiter le Pothala, résidence officielle du Dalai Lama, et lieu de pèlerinage important pour les Tibétains. En fait on obtient un ticket nous donnant le droit de visite aujourd'hui à midi vingt... l’administration chinoise dans toute sa splendeur ! On part poser des petites annonces dans les hôtels de notre quartier pour trouver d’autres personnes avec qui partager une jeep pour aller à la frontière népalaise, notre prochaine étape. Visite du Pothala : nous sommes déçus ! Mieux vaut l’observer de l’extérieur. l’intérieur est pauvre en décoration compare à certains monastères visites dans le Sichuan. De plus, aucune possibilité de voir les moines en activité : les seuls que nous voyons sont les gardiens des salles ouvertes à la visite. Quelques pèlerins à l’intérieur, mais ils sont surtout à l’extérieur en train de marcher autour du bâtiment en faisant tourner leurs moulins à prière. Après-midi shopping : nous achetons une tente et deux matelas (330 yuans) qui pourront nous servir pour le reste du voyage. Soirée à l’hôtel où nous retrouvons un canadien déjà rencontré à Litang : il rentre tout juste du camp de base de l’Everest et a trouvé le voyage fantastique.

Dimanche 5 septembre 2004

Nous avons RDV avec le français et le russe pour partir en jeep au lac Namtso, à 190 km de Lhassa. Départ à 8h. En discutant avec Kévin , Aude s’aperçoit qu’elle a fait la même école de commerce : après 1 an passe à Hong Kong pour travailler, il lui reste sa 3ème année d’école à faire à Grenoble. Le temps est couvert sur la route ... on ne voit pas trop les paysages. A 11h, notre chauffeur nous demande si on veut déjeuner. On lui dit que non, il est trop tôt : ça ne fait rien, il s’arrête quand même pour manger. On n’avance pas avec son Land Cruiser, on se fait même doubler par les bus. A mi-parcours, on quitte la route pour de la piste. On passe un col à 5100m d’où on a notre première vue sur le lac : magnifique ! Par contre on ressent bien le manque d’oxygène : chaque pas doit être très lent à cette altitude. On traverse ensuite un immense plateau avec troupeaux et familles nomades vivant en tente. Une fois près du lac nous avons le choix entre 4 campements de tentes pour loger. Nous partons nous promener au bord du lac d’eau salée situe à 4700m d’altitude : l’eau est turquoise, les rochers orange, c’est splendide ! On ne ressent pas le mal d’altitude, ouf ! Seul le russe souffre. On marche très très lentement quand même. On aperçoit les montagnes de l’autre côté du lac mais le ciel est très nuageux. Quelques locaux proposent des tours à cheval, et vers 17h les derniers bus de touristes chinois repartent : on est peu à rester dormir sur les bords du lac. Kévin et Yann ont le courage de gravir la petite colline afin d’avoir une meilleure vue sur le lac ; le vent souffle fort, rendant le paysage encore plus spectaculaire (toutes ces banderoles de prières agitées par le vent, c’est magique !). A 19h30 nous nous retrouvons tous les 4 pour dîner ; le restaurant est cette fois-ci vide.

Lundi 6 septembre 2004

Le vent aura soufflé une bonne partie de la nuit et à 2h ce sont les aboiements des chiens qui ont pris le relais. Ce matin on ouvre la porte et constatons que le ciel est bleu sans nuage ... on se précipite dehors pour voir le lac et les chaînes de montagnes qui l’entourent. c’est splendide ! du coup on profite du panorama grandiose jusqu’à 9h ; on voit le Mont Nyenchen Tanglha qui culmine à 7111m, on ne s’en lasse pas. On propose à Kévin et Dimitri un petit déjeuner dehors. Discussion avec une moine occidentale vivant depuis 12 ans au Népal et en pèlerinage au Tibet. A 11h nous rejoignons la jeep pour rentrer sur Lhassa. Le chauffeur semble avoir du mal à démarrer : décidément nous avons un chauffeur pas sympa et une voiture en mauvais état ! Il s’installe dans le moteur, tapant sur quelques pièces espérant résoudre son problème. Finalement un 4*4 le remorque : il démarre. Nous quittons le lac à midi. Le rythme est plus rapide qu’a l’aller et les paysages plus impressionnants en raison du beau temps. Vers 15h arrêt du chauffeur : nous sommes dans un hôtel avec 2 minuscules bassins d’eau sale. Notre chauffeur pensait qu’on voulait se baigner ! On aura droit aux véritables sources d’eau chaude quelques heures plus tard ; cependant le prix et l’immense piscine ou quelques chinois se baignent ne nous motive pas plus. Et bien sûr, il faut pousser la voiture pour redémarrer ! Nous arrivons à Lhassa vers 17h30 (on aura suivi tout le long la future ligne de chemin de fer reliant Golmud en Chine à Lhassa qui est en construction ... même les suisses ont refuse de participer à la construction de cette ligne dont plus de la moitié se situe à plus de 4000m d’altitude : ça ne fait rien, les chinois la construisent seuls quand même !)

Mardi 7 septembre 2004

Petit déjeuner à l’hôtel Pentoc : succulent ! Balade dans la ville profitant du temps agréable. Notre passage au consulat du Népal aura été inutile : plus d’autocollants à poser dans les passeports ... nous devrons faire le visa à la frontière. A 19h nous retrouvons un couple de français intéressés par notre petite annonce.

Mercredi 8 septembre 2004

Nous avons RDV à 8h dans la cour de l’hôtel Kirey avec les 2 français pour aller visiter le monastère Drepung. Bus puis tracteur à 3 roues ... on contourne l’entrée pour ne pas payer le droit de visite de 70 yuans qui nous semble exorbitant. Balade dans le monastère qui contient plein de temples et de bâtiments. Le monastère a été l’un des plus grands avec une population atteignant 10 000 moines (créé en 1416), maintenant environ 600 moines l’habitent. Retour à Lhassa pour le déjeuner. A 14h nous prenons un bus pour aller au monastère de Sera. Cela ressemble à un village avec ces rues boisées et ces bâtiments en pierre. A 15h nous suivons les moines qui se rendent dans une grande cour ombragée pour débattre : c’est hallucinant : ils discutent 2 à 2 l’un en position debout, l’autre assis. Le moine qui est assis doit réciter les prières qu’il a apprises le matin. Celui qui est debout le félicite en claquant dans les mains s’il récite correctement, sinon il fait un autre geste. Laurent et Caroline, les 2 français, nous confirment qu’ils veulent partir avec nous en jeep pour 8 jours à la frontière népalaise.

Jeudi 9 septembre 2004

Réveil matinal à 5h45 afin de prendre le bus de 6h30 pour le monastère de Gandan. 2 heures de bus. A l’arrivée nous partons sur le sentier des pèlerins qui offre un panorama magnifique sur la vallée. Visite du monastère où on assiste aux chants des moines, déjeuner local riz+patates au restaurant du monastère. On part ensuite se balader ayant décidé de dormir sous la tente en dehors de la ville. A 16h on se pose au milieu de nulle part : splendide panorama à 4 300m, que le bruit d’une rivière, un ciel azur. On est divinement bien. A 19h, on monte notre nouvelle tente : on est agréablement surpris, elle possède même un auvent. Dîner, ou plutôt sandwich avec du pâté de poulet. Il commence à faire froid. On se réfugie sous la tente pour dormir.

Vendredi 10 septembre 2004

A 8h30 nous sortons de nos sacs de couchage : on a attendu que le 1er rayon de soleil passe les montagnes pour nous réchauffer. 2 locaux accompagnés de leurs yaks sellés passent nous voir. A 10h nous commençons notre marche de retour au monastère en suivant les crêtes. Nous sommes toujours seuls et c’est un régal ! A midi on arrive au restaurant du monastère. Nous reprenons notre bus à 13h45.

Samedi 11 septembre 2004

Lever à 5h15. Nous prenons le bus de 6h avec Caroline et Laurent pour aller au monastère de Samye à 130km de Lhassa dans la vallée du Brahmapoutre. Malheureusement nos renseignements n’étaient pas bons : le bus ne partira qu’une fois plein vers 7h30. Vers 10h30 le bus nous dépose sur l'autre rive de la rivière, en face du monastère. On prend tous un bateau à fond plat (car la rivière est pleine de bancs de sable) pour traverser. Les locaux payent 3 yuans, nous 10 : impossible de négocier. Comme c’est le Public Security Bureau qui fait payer on ne dit trop rien : en effet, il pourrait nous réclamer notre permis touristique qu’on n'a pas ! Normalement il est interdit de venir visiter ce monastère sans permis touristique et sans guide ... pour nous ce sera donc 10 yuans dans la poche des chinois. Apres le bateau, nous prenons un motoculteur qui tire une remorque sur 9km pour arriver au monastère. Déjeuner puis visite des temples : pas d’activité ... sauf les moines qui comptabilisent les dons des pèlerins. On décide de partir marcher pour trouver un lieu calme pour camper : après 2 heures de marche on atteint des dunes de sable ! surprenant paysage pour le Tibet à plus de 3500m d’altitude ! on est très surpris de trouver des dunes aussi hautes ici. c’est décidé, on plante les tentes ici car le décor est magnifique. Du haut des dunes on aperçoit la vallée du Brahmapoutre et ses bancs de sable, derrière des montagnes aux sommets enneiges. Une averse nous permet de tester l’étanchéité de notre tente avant d’allumer un feu. Repas de pain de mie grillé au feu de bois.

Dimanche 12 septembre 2004

Lever vers 8h. Il n’y a pas eu un bruit cette nuit. Le ciel est nuageux. On n’a rien amené pour faire chauffer de l’eau ... on part se promener dans les dunes ... c’est impressionnant. Puis retour au village de Samye : c’est la moisson dans tout le village : on s’arrête pour les regarder battre le blé comme chez nous il y a 50 ans. On repart en motoculteur sur la remorque avec 3 moines qui vont à Lhassa : l’un d’eux échange son chapeau traditionnel avec la casquette et les lunettes de soleil de Yann : il est hilare ! Bateau puis bus pour Lhassa avec les 3 moines. Assez rapidement notre bus se transforme en bus scolaire : 30 écoliers montent, c’est le bordel !

Lundi 13 septembre 2004

On part avec Laurent, Caroline et Geneviève, une canadienne qui se joint à nous pour aller au Népal, faire les courses : pâtes, fruits et légumes, une casserole et un bidon de 25l pour les réserves d’eau. On passe à la pharmacie pour trouver une pommade pour calmer les éruptions de boutons qu’a Yann : plus de 30 boutons sur un bras sans compter les autres ! Séance de coiffeur rapide pour Yann qui se fait raser. Aude s’achète quelques tee-shirts de marche et le soir on s’autorise un petit extra en prenant un steak de yak.

Mardi 14 septembre 2004

A 8h nous commençons à charger la jeep que nous avons réservée pour 8 jours ; le chauffeur a l’air sympa. Règlement du voyage à l’agence, quelques explications au chauffeur en tibétain par l’intermédiaire de l’agence et nous partons à 8h45. Paysages extraordinaires, couleurs splendides. La piste n’est pas trop mauvaise. On passe un col à 5150m d’altitude au pied d’un sommet. Déjeuner vers 13h30 en bordure de piste dans un boui-boui local (riz + patates). Le chauffeur doit s’arrêter de temps en temps : un problème mécanique au niveau de l’accélérateur probablement. Il y a pas mal de circulation sur cette piste : elle remplace la route normale plus au sud fermée pour cause de rénovation. Nous arrivons à Shigatse à 17h30. Le chauffeur nous amène à l’hôtel désiré : le Gang Gyen Orchad hôtel. On arrive à négocier 140 yuans pour 5. d’après le guide Lonely Planet il s’agit de l’hôtel du monastère de la ville ; à la place nous avons droit à un super hôtel au mobilier tout neuf tenu par des chinois ! Balade dans la ville : la partie chinoise est inintéressante.

Mercredi 15 septembre 2004

Quelle nuit ! un régal ces lits. Nous avons du mal à nous lever à 8h. Nous partons vers 9h30 pour visiter le quartier tibétain : balade dans les ruelles, le long de la Kora (le chemin des pèlerins) ... super intéressant et beau. Pour le déjeuner ce sera un petit restaurant tibétain ou nous arrivons à nous faire comprendre : très sympathique et très frugal. A 12h45 nous reprenons la jeep direction Gyantse que nous atteignons à 14h15. La ville a l’air très belle, avec son monastère entouré de remparts, son fort sur un rocher surplombant la ville. Il est encore tôt, nous visitons le monastère et son stupa à 5 étages (le Gyantse Gumbum).Nous parcourons le quartier tibétain : les rues sont vides, tout le village est dans les champs pour la moisson, seules les vaches accrochées devant chaque maison sont là, allongées (les bouses sont utilisées pour consolider ou isoler les murs). On essaye de monter au Gyantse Dzong, fort ou se situe un musée « anti-britannique » (musée expliquant comment les chinois sont venus libérer les tibétains de la présence anglaise ...). On profite des derniers rayons de soleil sur le toit de l’hôtel en prenant l’apéritif. Dîner dans un restaurant tibétain (soupe de momos) : on s’en sort pour 20 yuans à 5 : c’est un record !

Jeudi 16 septembre 2004

Réveil à 7h car la route s’annonce longue. Départ à 8h45 en direction de Shegar ; on retrouve rapidement la piste et ça monte. Régulièrement on s’arrête pour problèmes mécaniques. On traverse de splendides vallées, on aperçoit parfois quelques sommets enneigés... mais surtout on est bien secoué et on mange de la poussière. On arrive enfin à Shegar. Auparavant, nous avons essayé de planter nos tentes dans une prairie près de la rivière mais les propriétaires ont refusé. On achète les tickets pour l’entrée du parc national de l’Everest : 65 Yuans par personne et 405 Yuans pour la voiture. On essaie ensuite de faire comprendre au chauffeur que nous voulons camper : il est sceptique. Apres un appel à l’agence de voyage Tashi, par qui nous sommes passés pour réserver la voiture, il accepte. Nous trouvons un emplacement à quelques centaines de mètres du village, au pied de montagnes avec quelques canyons de sable. C’est divin. Préparation du dîner, le chauffeur rentrant à pied au village pour y dormir. Un puis deux puis trois enfants se joignent à nous pour souper. Soirée très agréable, on essaie de discuter avec eux.

Vendredi 17 septembre 2004

Lever à 8h. A 9h le chauffeur n’est toujours pas là, il arrive à 10h. Pour démarrer nous sommes obligés de pousser la jeep : dur dur pour ce matin ! On reprend la route en direction du monastère de Rongphu. Nous prenons très vite de l’altitude et nous arrêtons à un col à 5220m pour admirer le panorama sur la chaîne de l’Himalaya : on aperçoit le toit du monde mais aussi le Shisha Pangma (8012m), c’est splendide ! La route est toujours sinueuse : les chinois auraient pu éviter quelques virages lors de la construction de la route. Nous arrivons au monastère vers 16h30 ; on plante la tente sur le terrain de camping, il fait très froid. On aperçoit de temps en temps le sommet de l’Everest à travers les nuages. L’altitude, 4980m, ne facilite pas les choses pour le dîner : notre riz ne sera jamais cuit ! Le vent est glacial, on a du mal à rester dehors ; à 21h30, nous sommes tous dans les tentes.

Samedi 18 septembre 2004

Il n’a pas fait chaud cette nuit. Ce matin les tentes sont pleines de givre. Yann se lève à 7h45 espérant admirer le lever de soleil sur l’Everest... Malheureusement quelques nuages obstruent la vallée. Plus tard dans la matinée nous avons enfin droit à ce magnifique panorama : l’Everest se dresse devant nous avec ses 8848 mètres ! On prépare nos sacs pour partir au camp de base. Marche tranquille malgré un début un peu difficile dans les éboulis ; nous marchons à un rythme lent et arrivons à 15h au camp de base. Nous sommes assaillis par des tibétains nous proposant une « chambre »... Nous qui pensions être tranquille ici. Laurent, Caroline et Geneviève préfèrent cette solution, pour nous cela sera la tente. Nous partons nous balader au-delà du camp de base, le long de la moraine : rapide aperçu de la fin du glacier et retour à la tente. Le vent souffle, il fait froid, on se couche vers 21h.

Dimanche 19 septembre 2004

On a bien dormi malgré le froid. Descente jusqu’au monastère en 2 heures, on profite encore et toujours du panorama. On retrouve notre chauffeur et sa jeep toujours aussi poussiéreuse : on pensait qu il profiterait de la journée « off » pour la nettoyer. Piste très difficile, on roule à 15 km/h, cela bouge dans tous les sens ! à 15h, nous sommes à Tingri. On donne rendez-vous au chauffeur à 17h30 ; en attendant nous partons visiter le village : typique, tibétain, les gens sont en pleine saison des moissons. Laurent et Yann assistent à un accident en direct : un camion-benne sort de la route et fait un tonneau. Pas de mouvement dans la cabine : finalement le chauffeur retrouve ses esprits après lui avoir mis de l’eau sur la figure : il pue l’alcool ! Les quelques locaux venus autour refusent de faire quoique ce soit car l’homme a bu : on est outré par leur comportement même le flic ne fait rien ! On retrouve notre chauffeur, qui était censé faire le plein d’essence, devant la télé en train de manger : il n’a rien fait ! Nous partons trouver un endroit pour camper. Le chauffeur fait encore des siennes, il ne veut pas nous laisser la voiture : nous devons à nouveau négocier. On cuisine tout en profitant du panorama de montagnes. Yann part à la rencontre d’un berger : il a droit à une démonstration de fronde pour ramener le troupeau de moutons : impressionnant. Dîner alors que le vent souffle de plus en plus, superbe nuit étoilée.

Lundi 20 septembre 2004

Nous levons le camp pour aller voir un autre sommet de plus de 8000m : le Shisha Pangma. à l’entrée du parc on nous réclame 400 Yuans pour la voiture et 65 Yuans par personne : c’est aussi cher qu’à l’Everest ! On décide de ne pas y aller surtout que cela serait seulement pour une nuit. Le gardien nous indique où planter la tente pour avoir la vue sur le sommet. En traversant une rivière, notre chauffeur s’embourbe : il ne semble pas connaître la position 4*4 sur son véhicule ! On profite de l’après-midi pour lire, observer et admirer le paysage : une plaine aride avec une chaîne de montagnes aux sommets enneigés de chaque côté : c’est superbe ! On ne se lasse pas de ces paysages à 4000 mètres. Vers 19h, comme par hasard à l’heure du dîner, on a la visite d’un jeune tibétain : il a l’air un peu bizarre, observe l’intérieur de nos tentes... On s’en méfie. On a du mal à le faire partir avant d’aller dormir. On décide d’attacher nos chaussures sous le auvent de la tente : ça devrait dissuader les voleurs (surtout que le gardien du parc nous à prévenu : la semaine dernière des nomades sont allés voler des touristes qui dormaient en tente). Vers 22h on entend une voix : c’est notre chauffeur qui est de retour du village au loin à pied après y être allé dîner : il a eu du mal à retrouver nos tentes de nuit !

Mardi 21 septembre 2004

Dernier jour en 4*4. Nous partons pour Zongmu à la frontière népalaise. On passe à nouveau un col à 5200 m : première vue sur les Annapurnas ! Vers 16h on atteint la ville frontière. Quelle surprise, la ville accrochée à la falaise pleine de virages, est remplie de camions : pour moitié népalais, l’autre moitie tibétains. c’est un ballet de chargement et déchargement de camions qui sont garés cul à cul (chacun n’ayant pas le droit de circuler dans le pays voisin). Plusieurs fois on est obligé de faire marche arrière pour laisser passer les camions (bien sur notre 4*4 n’a pas de frein à main pour les démarrages en côte, donc tout se fait avec le pied sur les 2 pédales : frein et accélérateur !). On se demande comment il est possible de vivre dans une ville comme cela. Notre hôtel surplombe l’immense vallée : on aperçoit la douane népalaise, en bas à 8 kilomètres. Cela nous fait du bien de nous retrouver dans la verdure : depuis qu’on est au Tibet, on n’a plus vu d’arbres ni d’herbe. Ici la vallée est luxuriante, presque la jungle avec une multitude de cascades. c’est fou comme avec 2000 mètres de moins en altitude la vie reprend !

Mercredi 22 septembre 2004

A 9h, nous sortons de notre hôtel, la Sherpa Guest House (très bien) pour nous rendre à pied à la frontière. Un chauffeur de 4*4 propose de nous emmener à 5 jusqu’à Katmandou pour 400 Yuans : c’est ok car de toute façon les bus sont aléatoires d’après nos informations. Passage rapide des 2 frontières, aucune difficulté pour obtenir le visa népalais.

La suite par ici, au Népal !