Carnet de route : récits et photos

Le Népal

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Pour bien décoder cette page : 1 Euro = 90 Roupies Népalaises.

Et pour pouvoir suivre nos amis, voici la carte du tour des Annapurnas. Bonne lecture !


Mercredi 22 septembre 2004

A 9h, nous sortons de notre hôtel, la Sherpa Guest House (très bien) pour nous rendre à pied à la frontière. Un chauffeur de 4*4 propose de nous emmener à 5 jusqu’à Katmandou pour 400 Yuans : c’est ok car de toute façon les bus sont aléatoires d’après nos informations. Passage rapide des 2 frontières, aucune difficulté pour obtenir le visa népalais. Apres 5h de route sinueuse le long de la rivière Bhote Kosi, de cascades énormes, de passage à cote du plus grand saut à l’élastique du monde (600 mètres), on arrive à Katmandou. Grand changement ! On se pose à la Katmandou Guest House, le plus vieil hôtel de la ville, un havre de paix dans les ruelles du quartier de Thamel. On est impressionné par cette profusion de magasins : boutiques de fringues seventies, de bibelots, de tapis, des librairies avec les magazines américains, anglais et des livres du Dalai Lama ! On retrouve tout ce qu on avait oublié depuis presque 2 mois qu’on était en Chine ! Un nombre impressionnant de boulangeries, restaurants du monde entier avec terrasses ombragées...c’est un peu trop même ! Nous dînons avec les amis d’Hélène, la cousine de Aude, qui nous donnent quelques conseils pour notre trek dans les Annapurnas.


Jeudi 23 septembre 2004

On dépose notre demande de visa à l’Ambassade d’Inde. On le récupérera à notre retour du tour des Annapurnas. La journée passe vite : pause en terrasse, shopping,...une journée de repos.


Vendredi 24 septembre 2004

Bus à 7h pour Pokhara d’où l’on partira marcher dans les Annapurnas. On a payé 275 Roupies (1 Euro = 90 Roupies) pour une place dans un « bus touristique » (nous sommes les seuls blancs, tous les autres sont des népalais) : après avoir vu l’entassement de personnes sur les toits des bus publics, sur les routes au bord des ravins, on a décidé de faire un premier trajet un peu confortable. Nous arrivons à 14h. On choisit un hôtel après avoir été harcelés par tous ces gens qui proposent des chambres : la Iceland Guest House pour 150 Roupies. On sent que ce n’est pas encore la pleine saison donc on négocie le prix. d’ailleurs, on ne sait pas s’il y aura une haute saison cette année car les Maoïstes menacent : les contrôles de police sont nombreux sur la route et partout à Katmandou on voit des hommes armes. Rapide passage sur Internet où on a reçu un mail de Radio France qui nous invite à participer par téléphone à une émission dont le thème est « Internet et le voyage » le 17 octobre (nous serons certainement encore dans les montagnes). On profite du paysage au bord du lac Phewa. Soirée un peu mouvementée suite au mail du père de Yann nous annonçant que notre carte bancaire va être bloquée pour cause de fraude !? à suivre...


Samedi 25 septembre 2004

On achète nos tickets de bus pour Besi Sahar (100 Roupies par personne), point de départ de notre randonnée. Nous sommes les seuls touristes à l’arrivée ; déjeuner dans un restaurant de la ville et à 14h nous entamons notre marche. Le début est tranquille, nous longeons la piste près de la rivière Khudi Khola. On emprunte quelques ponts suspendus pour la traverser de temps en temps et croisons beaucoup de porteurs. à 16h30, nous sommes à Bhulbhule, terme de notre première étape. On choisit la Heaven Guest House, très agréable avec son petit jardin et sa terrasse sur le toit. Douche froide puis dîner à 18h30 : un dal bhat, plat traditionnel népalais fait de riz et de lentilles.


Dimanche 26 septembre 2004

Réveil à 5h30 pour un départ à 6h. c’est agréable de partir si tôt surtout que le ciel est dégagé. On aperçoit le Manaslu (8156m) et le Ngadi Chuli (7879m). Paysage composé de rizières, de cascades. On traverse les villages de Ngadi, Lampata avant de faire une pause déjeuner à Bahundanda à 1310m (on était parti hier de 840m). On croise énormément de convois de mules, de porteurs. Il est 10h30. Déjeuner au restaurant Mountain View : dal bhat. à 12h, nous reprenons les sacs, nous rechaussons les chaussures. Le chemin descend puis longe la rivière Ngadi Khola. On passe par les villages de Kamigaon, Ghermu Phant, Syange avant de nous arrêter pour dormir à Shree Chaur : il est 15h30. Chambre très spartiate à 80 Roupies pour 2, douche froide. Dîner et nous sommes au lit à 20h.


Lundi 27 septembre 2004

Réveil à 5h30. Petit déjeuner fait de « oat porridge ». Nous partons à 6h15. On attaque tout de suite par une montée, heureusement que nous ne sommes pas trop réveillés... Nous arrivons à Jagat. Les paysages sont constitues de forêts tropicales (bananiers, grands arbres,...) ; toujours autant de cascades et au fond de la vallée une rivière au débit terrible, puissant. Nous croisons un groupe de 3 touristes allemands. Les mules et les porteurs sont moins nombreux. On s’arrête pour déjeuner à Tal à 1700m, village situé dans une grande plaine. Au menu, du riz comme d’habitude. Nous reprenons la marche dans des paysages plus escarpés, la vallée devient plus étroite. De temps en temps, nous traversons la rivière sur des ponts suspendus : c’est toujours aussi impressionnant de se retrouver au dessus des eaux en furie. Nous arrivons à Dharapani à 15h45, terme de notre marche pour aujourd'hui. Contrôle de police pour viser notre permis de trek, achète à Katmandou pour 2000 Roupies auprès de l’ACAP (organisme qui gère le parc national des Annapurnas). Il nous demande si nous avons vu les Maoïstes ! Non. On décide de s’arrêter à la Kangoroo Guest House : douche chaude, repos après cette longue journée de marche et dîner.


Mardi 28 septembre 2004

Il a plu une bonne partie de la nuit ; nous décidons de partir qu à 7h. Le chemin est bien trempé, très étroit, on passe sur des éboulis, montant descendant toujours avec la rivière au fond. Pause déjeuner à Thamchok, en terrasse au soleil : quel plaisir ! On reprend la marche vers 12h30, dans une foret de type alpin (mélèzes, pins), forêt qui semble en proie à la destruction humaine (pour le bois de chauffage et la construction des maisons). Au village de Chame à 2670 m, nous sommes contrôlés par la police puis les militaires puis l’ACAP ! On en profite pour remplir notre gourde avec l’eau purifiée qu ils vendent. 35 minutes plus tard, nous sommes au village de Thaleku : la seule guest house semble fermée. Du coup nous sommes obligés de continuer notre marche pour aller jusqu’à Bhratang à 1h30 de marche. Encore un chemin qui monte, qui descend mais heureusement plus large. Arrivée à 16h20 dans le village aux maisons de pierres. On choisit parmi les 2 guest house le Raju Hôtel : très spartiate. c’est la première fois que nous voyons autant de touristes : 2 australiens, un américain, une hollandaise. Et le soir nous retrouvons nos 3 allemands. Le gérant nous explique qu il y a deux ans il voyait passer 150 touristes par jour à la même époque alors que cette année il en voit plutôt 15-20 ! Tant mieux pour nous.


Mercredi 29 septembre 2004

Nous partons à 7h30. On est dans les nuages : traversée de forets de pins sur des sentiers larges : on se croirait dans les Alpes Maritimes ! Apres 2h30 de marche tranquille, nous atteignons le village de Upper Pisang. Déjeuner dans le seul restaurant apparemment ouvert. Tout le village est dans les champs pour la récolte des lentilles. à 12h, nous reprenons la marche en direction de Gyahru : la montée en lacets est difficile. On atteint le village tibétain aux maisons de pierres ; on demande un seau d’eau chaude pour se laver. La vue depuis la terrasse est splendide, le ciel est dégagé, on voit l’Annapurna II et le Gangapurna. Ici à 3670m, la végétation est différente, moins abondante, plus sèche. On profite de cette terrasse avec vue sur l’Himalaya, nous sommes fatigués par la marche de la journée.


Jeudi 30 septembre 2004

Départ à 7h. Ce village nous a beaucoup plu. Apres 1h30 de marche, on atteint Ngawal, toujours perché dans les hauteurs. La vue de l’Annapurna II, une fois le brouillard dissipé, est magnifique ! On traverse ce dédale de maisons tibétaines, entassées les unes sur les autres dans la pente. On s’y perdrait presque ! Puis on entame la descente dans la vallée. En choisissant de quitter la vallée hier pour monter sur la montagne, on a rallongé notre parcours de 3 ou 4 heures, fait 600 mètres de dénivelé positif en plus, mais les vues en valaient vraiment la peine. On arrive au village de Bryaga, également un magnifique village tibétain à 11h. On choisit parmi les 3 hôtels celui qui nous parait le plus familial : Himalaya Lodge. En plus il fait boulangerie. Le propriétaire nous explique que c’est le premier jour de la saison qu’il fait du pain et des gâteaux : avant il n’y avait pas assez de touristes. Notre journée de marche à été volontairement courte : sieste, après midi calme face aux sommets enneigés. Visite du village et de ses maisons tibétaines.


Vendredi 1er octobre 2004

On reprend les bonnes habitudes avec un réveil à 5h30. Alors que le début de la nuit était splendide, ce matin il pleut. Nous partons direction le village de Kangsar. On suit la rivière, passant au pied du village de Manang. A 8h30 nous sommes à Kangsar ; petite pause et on reprend le chemin qui monte de 3770 m à 4050 m. Les sommets alentours sont dans les nuages mais la vue de la vallée est splendide ; la foret a pris ses couleurs d’automne : rouge, orange, marron. Pause déjeuner à 11h : au menu, thon oeuf et pain complet. On retrouve Laurent, Caroline et Geneviève alors qu'on pensait qu’ils étaient déjà loin devant ! On reprend notre route à 11h45. Le chemin se sépare ensuite : une partie haute qui monte à 4950m, où le chemin du bas dans les éboulis : on choisit cette option. On arrive au Base Camp Hôtel du lac Tilicho à 14h30. Accueil très moyen par un jeune népalais ; de plus, le prix de la chambre est exorbitant. On ne peut pas négocier car c’est le seul hôtel ... Dîner vers 17h30 dans une grande salle sombre, enfumée et une seule lampe à essence pour nous éclairer.


Samedi 2 octobre 2004

La nuit a été très froide. On se réveille à 5h30. Seul Yann part pour une montée de 3 h pour aller voir le lac Tilicho. Aude ne se sent pas bien et décide de rester à l’hôtel, au chaud. 3h d’ascension pour passer de 4140m à 4920m avec un col à 5020m : bien fatigant. Le lac est magnifique : entouré d’un côté par les montagnes, de l’autre par un glacier. Toutes les 2 minutes une détonation annonce la chute de pierres ou de glace dans le lac, ou bien une avalanche. A 10h20 Yann débute la descente sous la neige pour arriver à 11h30 au camp de base. Nous reprenons ensemble la route du retour au village de Kangsar. Ce crochet au lac de Tilicho prend 2 à 3 jours supplémentaires sur le trek des Annapurnas : peu de touristes le font.


Dimanche 3 octobre 2004

Il pleut, nous ne partons qu’à 8h30, surtout que la journée de marche doit être courte. On décide de prendre un raccourci pour retrouver le sentier du tour des Annapurnas et le village de Yak Kharka. Le chemin grimpe à travers les champs. La moisson se termine ; on croise les locaux portant leur fardeau de blé sur le dos, bien souvent chaussés de simples tongues ... De temps en temps nous demandons notre chemin. On arrive au sommet de la montagne à 4000m après 300m d’ascension pour s’apercevoir qu’il faut tout redescendre sur l’autre versant ! Paysages différents, on traverse des forêts de bouleaux. Arrivés en bas, il nous faut traverser la rivière au dépit rapide : seuls 4 morceaux de bois posés côte à côte semblent servir de pont pour enjamber ces rapides ... nous ne sommes pas rassurés ; le bois bouge. Finalement nous y allons à 4 pattes ... après 225 minutes de montée de l’autre côté, on retrouve enfin la voie normale du tour, les porteurs et les touristes ! A 13h30 nous sommes au village de Yak Kharka, village compose seulement de Guest Houses. On choisit la « moins pleine » : Himalaya View Guest House. Déjeuner, repos, la pluie refait son apparition. Dîner en compagnie d’un couple de finlandais. On se couche à 19h30, bien fatigués par cette journée.


Lundi 4 octobre 2004

Il a plu toute la nuit. Nous quittons l’hôtel à 8h20 sous le soleil et avec quelques sommets visibles. Le chemin est une succession de montées et de descentes. A 11h nous sommes à Thorung Phedi, il est l’heure de déjeuner. Repos jusqu à 12h20 : de la le chemin monte beaucoup plus sérieusement. Il y a pas mal de touristes en groupe, des militaires ressemblant plus à des cow boys et se baladant avec leur fusil mitrailleur sur l’épaule... Rien de très rassurant. A 13h30, nous sommes au Thorung High Camp à 4800 m : c’est le point de départ pour le passage d’un col demain matin. On nous présente 2 chambres o dans chacune d’elle le toit fuit et les matelas sont trempeés ! La 3ème sera la bonne. Repos jusqu’au dîner à 18h.


Mardi 5 octobre 2004

Lever à 5h45. Le ciel est dégagé, on aperçoit les sommets. Petit déjeuner rapide : nous sommes presque les derniers. Tout le monde est déjà parti !! Départ à 6h25 : le temps est splendide ! Grand ciel bleu, sommets enneigés : Annapurna 3 et Gangapurna. Tout de suite ça monte : on y va très très lentement car nous sommes à 4800m et on doit atteindre le Thorung La Pass à 5416m. On suit les lacets déjà bien tracés sur ce chemin utilisé par les locaux depuis des décennies. Le sol est gelé, il y a une petite épaisseur de neige. Apres 2h40 de marche, on atteint le col de Thorung La. Il y a déjà une vingtaine de personnes ici. On est entre le Yakawakang (6482m) et le Katung Kang (6464m). Les nuages commencent à se former et à monter. On est content d’être au point le plus haut de notre trek, la montée nous a parus moins difficile que ce qu’on imaginait ! On a même évité les chutes de pierres... et doublé quelques touristes qui avaient l’air de beaucoup s’essouffler dans la montée. On fait maintenant face à des tonnes et des tonnes de neige et de glace accrochées aux sommets. Pause bien méritée avant la descente. On longe la moraine pendant plus d’une heure, le chemin de pierres est difficile pour les genoux... A midi on atteint le bas de la moraine, fatigués mais ça va... On décide de continuer à marcher jusqu’au premier village : Muktinath à 3800m. On a passé 8 jours à monter de 880m à 5416m pour redescendre à 3800m en moins de 3h !! Pause déjeuner dans ce village, lieu de pèlerinage pour les Hindous (une flamme de gaz jaillit en permanence du sol). On poursuit notre descente jusqu à Jarkhot, joli village fortifié tibétain accroché au sommet d’une colline. Douche chaude (après 4 jours sans...) et on profite de la terrasse de notre Plaza Hôtel. Balade dans le village qui nous parait assez pauvre et où les gens sont sales.


Mercredi 6 octobre 2004

On se lève à 6h, de notre chambre on aperçoit le Tilicho Peak (7134m) et le Nilgiri Nord (7061m). C’est splendide ! Petit déjeuner et nous reprenons la marche direction Kagbeni. La piste descend et le panorama est magnifique. Ce village à 2800m est typiquement tibétain avec ses ruelles pavées, ses tunnels, ses maisons aux toits plats, et constitue le dernier village avant la vallée du haut Mustang, région où un permis de 700$ est nécessaire ! Après une petite balade dans le dédale des ruelles, nous reprenons le chemin pour Eklobathi où nous déjeunons à 11h. La vallée est beaucoup plus large avec en son milieu un cours d’eau qui s’étale (la Kali Gandaki), et tout autour des montagnes de roche. A partir de là, le vent souffle en rafales, nous sommes obligés de nous habiller tels des touaregs dans le désert. La piste est ennuyeuse, caillouteuse et poussiéreuse jusqu'à Jomson, la capitale administrative de la région. La ville est inintéressante : deux grandes rues parallèles et essentiellement des bâtiments administratifs en plus de l’aéroport et des guest houses. On s’arrête à la banque pour changer 40$ et être sur d’avoir assez d’argent jusqu à la fin du trek. Les employés et même le flic nous offrent des pommes. Nous repartons direction Marpha à 2 h de marche. Le vent est toujours aussi fort ; on croise des porteurs, des mules, et un tracteur ! Le village de Marpha possède des maisons typiques d’architecture Thak Khola : toits plats et allées étroites (couleur blanche de la chaux) ; c’est un village Thakali. On choisit la Paradise GuestHouse parmi les 16 présentes ! On a rejoint la partie la plus touristique du Tour des Annapurnas : le trek de Jomson (certains atterrissant à Jomson pour se contenter de la descente ...)


Jeudi 7 octobre 2004

Lever à 5h30 pour un départ à 7h. Le temps est très nuageux mais nous permet de voir les 3 sommets des Nilgiris. La rotation des avions effectuant la liaison Pokhara-Jomson est impressionnante : ils amènent des pèlerins qui continuent leur périple à pied vers Muktinath (ou en hélicoptère pour les plus riches). A 8h30 nous nous autorisons une pause à Tukuche dans une boulangerie hollandaise : un régal ! (d’habitude on a droit aux boulangeries allemandes). Les villages se suivent, notre rythme de descente est assez soutenu. Pause déjeuner à Kokhethanti où nous croisons 2 marcheurs anglais effectuant le même parcours que nous. L’après-midi, la vallée de Kali Kandaki (soit disant la plus profonde du monde) se rétrécit, le paysage devient plus vert mais le chemin toujours autant pavé. On arrive à Ghasa à 16h, bien fatigués. On choisit la Eagle Nest Guesthouse.


Vendredi 8 octobre 2004

On quitte notre guest house à Ghasa à 6h45. Les villages se succèdent assez rapidement. La vallée devient de plus en plus encaissée. On passe quelques ponts suspendus. La végétation est de plus en plus luxuriante (bananiers, citronniers,...) ; on croise sans arrêt des caravanes de mules. Ce matin on même droit à d’énormes troupeaux de moutons qui descendent (certainement pour la fête hindouiste de Dasaim où on sacrifie beaucoup de bêtes, et qui va bientôt commencer). On met 10 minutes à traverser un pont suspendu car les moutons n’avancent pas : ils n’ont pas l’air très rassurés ! On tente tant bien que mal d’en faire avancer quelques uns avec nous. On s’arrête à 10h30 à Dana pour le déjeuner. On reprend la marche sous le soleil, il fait chaud et humide ! On arrive à Tatopani à 13h : climat tropical, on est à 1190m d’altitude. On passe l’après-midi à lire dans le jardin de la guest house, sous le bruit des cigales à manger des pâtisseries locales... Un australien se joint à nous pour le dîner.


Samedi 9 octobre 2004

Petit déjeuner fait de thé et de porridge comme d’habitude. Nous partons à 6h40 en direction de Ghorepani : on attaque la marche à la fraîcheur du matin. C’est dur de reprendre la montée après 4 jours de descente non-stop. Les escaliers s’enchaînent, il fait chaud et humide. On croise une procession funéraire : d’abord les hommes avec des tambours, puis le corps sur un simple brancard couvert d’un linceul et enfin les gens du village qui portent chacun quelques morceaux de bois qui serviront à l’incinération du corps. Pause déjeuner de 10h30 à 11h30 : on est déjà bien fatigué par cette montée. On repart sous la chaleur, en traversant quelques villages assez pauvres et en continuant à grimper. Peu de sommets en vue aujourd'hui car le temps est nuageux. Enfin à 16h, on arrive : il nous aura fallu presque 8h de marche pour passer de 1190m à 2700m. On choisit un hôtel parmi les 15 ou 20 du village de Ghorepani (en fait il n’y a que des hôtels ici). On se rend dans le plus haut du village : le Super View Lodge. On est dans les nuages, on espère que demain on verra la chaîne des Annapurnas devant laquelle on se trouve. On est surpris de voir que toutes les guest-house sont bleues ; renseignement pris, c’est parce que le fabricant des meilleurs tôles les fabrique en une seule couleur : le bleu !. Nous sommes 7 dans la guest house ce soir. Au lit à 20h.


Dimanche 10 octobre 2004

Il est 4h30 et on entend déjà les gens monter sur la colline voisine de Poon Hill pour le lever du soleil. Nous partons à 5h15. Au sommet on retrouve beaucoup de touristes. On n’y reste jusqu’a 7h30 pour admirer : le Macchapuchre (6993m0, l’Annapurna Sud (7219m), l’Annapurna I (8091m), les Nilgiri (7063m), le Tukuche Peak (6920m) et le Dhaulaghiri (8167m) : quel panorama ! Nous rentrons à l’hôtel prendre le petit-déjeuner alors que les nuages font leur apparition. Aujourd'hui est notre première journée de repos du trek. Nous en profitons pour lire, laver le linge, discuter avec le gérant de l’hôtel à qui on explique comment fonctionne un e-mail. On craignait de rencontrer les maoïstes qui sont soi-disant très présents dans cette ville : d’après le gérant ils sont partis en meeting !?


Lundi 11 octobre 2004

Nous partons à 7h20 à direction de Tadapani. Nous quittons le circuit du Tour des Annapurnas pour rejoindre celui du Sanctuaire. Le chemin monte rapidement, nous permettant d’avoir normalement une vue splendide sur les montagnes environnantes, mais ce matin le temps est couvert. On marche dans une foret dense, pleine de mousse. On crois également quelques locaux mais ce sentier semble moins passant. On aperçoit des singes blancs à tête noir. On arrive à Tadapani à 11h20. Déjeuner en terrasse avec d’autres marcheurs espagnols et on reprend la route à 12h45, toujours dans une foret dense. La pluie fait son apparition dans l’après-midi : on arrive à Ghurjung à 15h ou nous décidons de nous arrêter pour la nuit à l’hôtel Green Hill (très basique). Douche au seau, très bon dîner et nous ne sommes que tous les 2. La soirée se prolonge jusqu’a 19h30.


Mardi 12 octobre 2004

Nous partons à 7h lorsque la pluie cesse. Balade au dessus des rizières ; nous passons quelques glissements de terrain impressionnants. Nous faisons une pause à Chomrong à 8h40. On a rejoint le sentier principal du Sanctuaire des Annapurnas. Ce village s’étend sur tout un pan de colline ; il faut une heure pour le traverser de bout en bout par les escaliers. La pluie refait son apparition a 11h, le sentier devient glissant et il y a beaucoup d’escaliers en pierre et surtout beaucoup de monde avec porteurs et guides. Nous arrivons trempés à 15h à Bamboo. On choisit la dernière guest house du village après avoir négocié et divisé le prix de la chambre par 2 (100 roupies au lieu de 200). Dîner de dal-baht, le plat traditionnel ; discussion avec un groupe d’anglais : ils sont 8 touristes accompagnés par guide, porteurs, cuisiniers,...en tout 25 personnes ! On tente de faire sécher toutes nos affaires sous la table car c’est là que se trouve la chauffage au gaz (qu’ils font payer 30 Roupies par personne !). Ce trek est décidément très touristique par rapport à tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant.


Mercredi 13 octobre 2004

Nous quittons le village de Bamboo à 6h30. En fait, depuis Chomrong il n’y a plus de villages mais seulement des hôtels tenus par des hommes : les femmes restent au village avec les enfants qui vont à l’école. Le temps est splendide aujourd'hui. Nous entamons la montée, toujours à travers cette forêt verte et humide, pleine de bambous. Nous arrivons au village de Deorali, à 3250m, à 11h15 pour une pause déjeuner bien méritée. On repart ensuite pour la dernière étape de la journée et on arrive à 14h30 au camp de base du Macchapuchre. Il y a plus de monde surtout des groupes. Yann profite des derniers rayons de soleil pour faire quelques photos de cet panorama fantastique : les couleurs sont fabuleuses, le ciel est dégagé.


Jeudi 14 octobre 2004

La nuit à été un peu chaotique à cause d’une souris qui fouillaient nos affaires !. Lever à 5h , nous partons aussitôt en direction du camp de base de l’Annapurna Sud. On passe de 3700m à 4130m en 1h30 de marche. Il fait très froid, le sol est gelé, nos mains aussi ! Heureusement qu’il n’y a pas de nuages, on est entouré par les montagnes et on voit dans l’ordre : le Hyunchuli, l’Annapurna Sud, l’Annapurna I, le Kangsar Kang (ou Roc Noir), le Tarke Kang, le Gangapurna, l’Annapurna III, le Macchapuchre,...on aura tout vu !! On est si près des montagnes qu’elles ne nous paraissent pas si hautes que ça : on aurait presque envie d’y grimper. Apres un petit déjeuner, nous entamons la redescente. Une heure plus tard, c’est la grêle qui nous accompagne. On croise beaucoup de monde qui monte ; on atteint Doban à 16h : on est fatigué, nos pieds ont chauffé dans la descente. On choisit l’Annapurna Approach Lodge pour 150 Roupies la chambre. Sur cette partie des Annapurnas, tous les lodges se sont mis d’accord sur le prix des chambres : 100 Roupies par personne et il est difficile de négocier ! (on avait plutôt l’habitude de payer 40 ou 60 avant pour deux). Repos dans la salle commune, discussion avec un couple d’australiens de 50 ans en voyage pour un an et une « mamie » anglaise. Soirée très agréable, dîner de pizza et pancake et au lit à 20h.


Vendredi 15 octobre 2004

Nous partons à 7h pour profiter du calme des forêts. Pause déjeuner à 10h30 à Sinuwa : 3 israéliens déjà rencontrés sur le parcours s’y arrêtent aussi avec leur guide-porteur. Leur attitude vis à vis de leur guide nous exaspère : ils lui font tout porter, même leur eau pour la journée et lui demandent même d’aller remplir leur bouteille d’eau. 11h45, nous reprenons la marche pour atteindre Chomrong : Sinuwa et Chomrong sont 2 villages tout proche à vol d’oiseau mais une rivière les sépare et il faut donc descendre à la rivière pour emprunter le pont de bois pour remonter de l’autre cote 2160 marches, tout cela en 2 heures. On croise quelques touristes, des porteurs toujours aussi chargés ; hier le gérant de l’hôtel nous disait qu’un jeune garçon porte jusqu’a 35 kilos. Par étonnant que l’espérance de vie soit de 57 ans dans ce pays ! Nous arrivons enfin en haut du village de Chomrong et choisissons la Fish Tail Guest House. Nous retrouvons notre couple d’australiens de 50 ans. Première douche chaude après 4 ou 5 jours sans ! On profite du paysage. On a vu d’un côté sur les montagnes, de l’autre côté sur une grande vallée. Notre trek touche à sa fin : 3 semaines dans les montagnes, 3 semaines à profiter des beautés de la nature népalaise, 3 semaines à porter notre sac ; nous sommes heureux de l’avoir fait, en plus sans guide ni porteurs. Dîner à 18h30 et discussion avec les australiens qui ont énormément voyagé en partant à chaque fois pour de longues périodes. Ils ont une conception de la vie assez originale.


Samedi 16 octobre 2004

Après un magnifique coucher de soleil sur les montagnes environnantes, nous avons droit à un lever tout aussi splendide : que la montagne est belle ! Petit déjeuner et nous partons à 7h direction Naya Pul et Pokhara. Le chemin descend fortement jusqu’au premier village puis il passe au milieu des rizières tout en suivant la rivière (toujours la Modi Khola que nous suivons depuis Deorali). On prend notre temps, profitant de la beauté des paysages. Déjeuner à Kunmi. On reprend la route vers 12h45 pour 2 h de marche jusque Syauli Bazar, à la Shining River Guest House. Finalement on va passer la nuit ici : on préfère prendre notre temps et n’arriver que demain à Pokhara. Repos au calme dans le jardinet de la guest house. Pas de chance, installés sur la terrasse, on voit arriver les 3 Israéliens et leur guide qui décident de s’arrêter ici ! On discute bien avec leur guide avec qui nous avons déjà passé quelques soirées lors du trek. Il n’a pas l’air d’apprécier ses clients ... ils lui ont fait porter 25kg au lieu de 15 prévus ... il nous propose de venir fêter Dasaim (la fête religieuse hindouiste la plus importante de l’année et qui dure 15 jours) à Dhampus, son village natal : super sympa ! il faut qu’on réfléchisse à notre itinéraire.


Dimanche 17 octobre 2004

Dernière journée de marche. Le trek s’achève. Finalement on n’a pas tellement envie de retrouver la ville ... qu’est ce qu’on était bien dans ces montagnes ! il nous faut 2 heures de marche le long de la rivière Modi Khola (celle que Maurice Herzog avait eu tant de mal à traverser en redescendant de l’Annapurna) pour rejoindre le village de Naya Pul. On prend le bus pour Pokhara : 2 heures plus tard nous y arrivons... pas mécontents de quitter nos chaussures de marche pour de bon finalement ! On retrouve l’hôtel Iceland dans lequel on avait passé une nuit avant de partir marcher. Après-midi tranquille dans cette ville faite pour les touristes. Dîner dans un restaurant chic : Bistrot Caroline : tarte tomates-mozarella et crumble aux pommes pour Aude et steak au poivre et mousse au chocolat pour Yann : on se fait plaisir pour fêter la fin du Tour des Annapurnas et de nos 400 km de marche sur les sentiers ! On abandonne le traditionnel Dal Bhat pour ce soir ! Un délice.


Lundi 18 octobre 2004

Réveil vers 8h puis nous allons prendre notre petit déjeuner à la Pumpernickel Bakery, en terrasse , au bord du lac ... divin. Journée calme à arpenter les rues de la ville, à profiter du paysage. Déjeuner dans un boui boui local : on reprend l’habitude du Dal Bhat ! Dîner au Mikes Restaurant, d’après le guide Lonely Planet un des meilleurs de la ville : nous sommes très déçus, aussi bien par le service que la qualité des plats, seul le cadre est agréable.


Mardi 19 octobre 2004

Réveil tôt pour se rendre à 7h en taxi à la gare routière des bus touristiques. Nous avons le choix parmi au moins 10 bus qui partent pour Katmandou, même si nous ne pensions pas voir autant de touristes. Finalement pour 200 roupies (contre 275 pour l’aller), nous avons notre ticket pour la capitale. Les derniers kilomètres sont durs, surtout pour Yann qui tombe malade... Ah ces virages népalais ! Nous retrouvons notre hôtel dans le quartier de Thamel, nos affaires laissées avant le trek, on prend une chambre à 8 dollars, trop fatigués pour chercher moins cher.


Mercredi 20 octobre 2004

L’estomac se fait un peu ressentir pour tous les 2. On est bien fatigué ... peut être le contre-coup de cette marche de 3 semaines qui se fait sentir maintenant. Aude se rend seule à l’ambassade d’Inde (Yann se repose) pour déposer les passeports car nous avions fait les demandes de visas avant de partir pour notre marche. Nous passons l’après-midi à nous occuper de notre santé car ça ne va pas trop ni pour l’un ni pour l’autre : RDV à la Ciwec Travel Clinic, établissement canadien renommé recommandé par notre assurance. Résultat : consultation a 49$ par personne (ici on ne parle plus en roupies ...) et des examens à faire !! Retour à l’ambassade d’Inde pour enfin récupérer nos visas : il y a vraiment toute sorte de population qui va dans ce pays : des baba cools, des abonnés aux aller-retours entre Népal et Inde ... bizarre bizarre !


Jeudi 21 octobre 2004

Petit déjeuner dans notre boulangerie préférée la Pumpernickel Bakery, trop célèbre vue le monde ! mais quel délice ... Comme il est à peine 9h et que les rues sont encore calmes, on décide de parcourir la ville en suivant des itinéraires proposés par le Lonely Planet. On passe devant de nombreux temples ; les ruelles s’animent surtout en vue de la fête de Dasaim : vente de poules, canards, chèvres qui seront soit sacrifiés soit mangeé, et vente de tissus pour saris car tout le monde s’achète une nouvelle tenue pour la fête. Dans les villages on nettoie les maisons, on les repeint à la chaux, on érige les balançoires en bambou, et les enfants jouent avec des cerfs-volants. Balade très sympa. On passe par Durbar Square, site sur lequel est édifie l’ancien palais royal (Hanuman Dhoka) et des dizaines de temples. On continue dans des ruelles moins animées, plus typiques, plus sales avant de rejoindre la Poste principale où on doit récupérer notre carte bleue arrivée de France en poste restante (si tout a bien fonctionné) : elle est fermée pour cause de festivités bien sûr !


Vendredi 22 octobre 2004

On prend goût aux bonnes choses : on retourne à la Pumpernickel Bakery pour un petit déjeuner copieux. Puis, direction la clinique pour nos examens : attente des résultats … le verdict tombe. Pour Yann il s’agit d’une bactérie : 3 jours d’antibiotiques devraient suffire ; d’après le médecin son cas est classique. Pour Aude il s’agit d’un parasite que le médecin n’a jamais vu : il faudra 10 jours d’antibiotique pour soigner ça. Et nous voilà repartis chacun avec notre dose de médicaments (ici on les remet à l’unité en fonction de la longueur du traitement) ; rien de grave donc mais on préférait se soigner correctement avant d’arriver en Inde d’ici quelques jours . De retour dans notre hôtel, nous rangeons nos sacs : nous changeons d’hôtel pour le Annapurna Lodge (chambre double avec salle de bain pour 250 roupies) dans Freak Street : c’est la rue mythique de Katmandou, celle ou dans les années 70 les occidentaux venaient loger pour des mois, voire des années pour certains … C’est la rue des hippies. Aujourd'hui il n’en reste pas grand chose à vrai dire : peut être quelques « soixante huitards » attardés qui marchent pieds nus dans le quartier, mais c’est tout. On propose juste à Yann 3 ou 4 fois par jour du haschich. Nous profitons bien de ce nouveau quartier tout l’après-midi : Durbar Square est très animé en ce jour du festival de Dasaim : aujourd'hui est le seul jour de l’année où les pèlerins hindouistes peuvent visiter le temple le plus important de la place : ils sont venus par milliers, tous en train de faire la queue pour aller prier dans le temple. Les femmes ont revêtu leur plus beau saari… que de couleurs ! On cherche ensuite un distributeur pour retirer de l’argent : mais ils sont tous vides !


Samedi 23 octobre 2004

Nous partons à pied dans le quartier de Thamel vers 8h : que les rues sont calmes aujourd'hui. Beaucoup de magasins restent fermés pour Dasaim. Pas de moto, pas de klaxon … le calme dans les rues de cette ville si grouillante et effervescente d’habitude. Nous trouvons tout de même une boulangerie pour prendre un petit déjeuner copieux (nous profitons au maximum des boulangeries de la ville … on n’en trouvera sûrement pas après). Aucun de nous deux n’a envie de visiter aujourd'hui. Ce sera une journée « off » : on tape le carnet de route sur internet pour donner des nouvelles, on fait la sieste dans la fraîcheur de notre chambre, on lit (on en est au moins à notre dixième roman chacun en 4 mois).


Dimanche 24 octobre 2004

A 8h nous partons visiter Bhaktapur à 35 minutes de Katmandou en bus public (10 roupies). La ville se situe dans la vallée de Katmandou et fait partie des plus anciennes et des plus belles du pays. On ne pouvait passer à côté. Elle est complètement préservée, si bien d’ailleurs qu’il faut payer un droit d’entrée de 750 roupies chacun ! Mais ça en vaut la peine. Le Durbar Square, cœur de la ville, est magnifique. On peut même visiter les cours de l’ancien palais royal. La plupart des maisons sont typiques : grandes maisons en briques à 2 ou 3 étages, avec des petites fenêtres en bois sculpté. Des bassins, des fontaines où les femmes viennent remplir leurs cruches, la récolte qui sèche dans les rues … et tout cela sans voiture (ou presque, et les motos circulent). Une ambiance paisible règne. On est de retour à Katmandou vers 15h. Bien sur, aujourd'hui, comme tous les autres jours où on a pris les transports, on a vu un accident de la route… Tous les jours on a droit à un bus ou un camion qui vient de se renverser dans un virage… Dîner dans notre hôtel.


Lundi 25 octobre 2004

Dernière journée à Katmandou. On part de notre hôtel direction notre boulangerie pour un bon petit déjeuner. Comme d’habitude, on traverse Durbar Square sans payer : apparemment il y a un droit d’entrée lorsqu’on est étranger. Seules quelques petites guérites sont là : à chaque fois qu’on nous appelle, on répond que notre hôtel est de l’autre côté du square et qu’on a donc besoin de traverser… On a toujours échappé au droit d’entrée. Puis direction la Poste Principale où on est censé récupérer une carte bancaire arrivée de France : au guichet de la poste restante, on nous laisse fouiller dans les boites classées par ordre alphabétique… Enfin, mieux vaut chercher à M pour Monsieur, puis aux lettres du nom et du prénom car le classement n’est pas forcement juste… Rien pour nous! Retour pour une dernière fois dans le quartier Thamel pour graver les photos : ces rues très étroites où circulent rickshaws, motos, taxis, piétons commencent à être fatigantes. Sans parler de tous ces magasins collés les uns aux autres… L’un de tissus, l’autre de sac en cuir, l’autre de cartes postales, l’autre de fringues et toutes ces enseignes de restos en terrasse, de service de lavage du linge (ceci dit très pratique pour nous), d’internet,… Comment tous ces magasins font ils pour vivre des touristes ? Nous repartons à notre hôtel vers 18h30. Il fait nuit noire et notre rickshaw se fraye un chemin entre les voitures et les piétons, tout cela pas éclairé bien sur.


Mardi 26 octobre 2004

Nous prenons le bus à 7h00 pour le parc national de Chitwan dans le sud du pays, en empruntant la route qui relie l’Inde : elle est en très mauvais état, très poussiéreuse… On arrive un peu secoué après 6 heures de route. A l’arrivée il reste six kilomètres pour aller jusqu’au village de Sauraha : on est accueilli par au moins 15 4*4 d’hôtels prêts à nous amener chez eux (mais nous sommes à peine 10 touristes dont 3 n’ayant pas un hôtel réservé par une agence de Katmandou). Finalement nous préférons payer 50 roupies chacun pour le trajet seulement et choisir librement notre hôtel à l’arrivée. On choisit le Chitwan Safari Camp pour 150 roupies la chambre avec salle de bain dans un bungalow, avec un magnifique jardin. Quel calme ici, ça fait du bien ! Il fait chaud. On prend le temps de déjeuner même s’il est déjà 14h30. Puis on a droit à toutes les explications du gérant sur les possibilités d’excursion dans le parc : en fait l’attraction principale ici est le tigre du Bengale. Il y en a soi-disant 100 dans le parc… Pour l’instant on n’est pas convaincu par l’intérêt de payer chacun 500 roupies l’entrée du parc par jour plus 500 roupies chacun pour un guide ! Magnifique coucher de soleil sur la rivière confortablement installés dans un transat avec une bière.


Mercredi 27 octobre 2004

Petit déjeuner dans notre hôtel. Bien sur le gérant nous demande quand nous souhaitons partir dans le parc… Nous préférons nous promener le long de la rivière pour le moment. Nous sommes dans la région du peuple Tharu et les villages sont très intéressants. Les maisons sont différentes du reste du pays : faites de canis et de terre séchée, le toit en chaume ou en tôle pour les plus riches, toujours avec les buffles domestiques devant, les chèvres, les poulets et 4 ou 5 enfants minimum. Nous nous sommes décidés pour un safari en éléphant cet après-midi, départ à 15h. Nous nous retrouvons à 4 sur le dos d’un éléphant équipé d’une plate-forme. Il y a 10 éléphants comme le notre ! l’horreur ! on s’est fait avoir comme des touristes…mais nous sommes des touristes ! Et bien sur tout le monde discute : ça va être dur d’apercevoir des animaux. Nous voyons quand même 2 rhinocéros, quelques daims et un paon mais pas de tigre. Ils nous font croire que parfois ils en aperçoivent un dans cette partie du parc… Bien sûr, bien sûr… Bref c’est une bonne balade à dos d’éléphant, le guide nous fait une démonstration de dressage mais ça n’a rien d’un safari. Retour au village.


Jeudi 28 octobre 2004

Nous partons à l’entrée du parc pour voir le centre d’informations. On nous montre un bébé tigre en cage : il a 3 ans et doit avoir 5m2 pour vivre. Sa mère a tué 6 personnes apparemment, ils l’ont tuée, et ont récupéré le bébé. Il fait pitié dans sa cage. Nous partons ensuite louer des vélos pour pédaler au hasard des chemins. Le long de la rivière on tombe sur un homme en train de laver son éléphant : il le frotte avec une pierre et l’éléphant à l’air d’apprécier. D’après nos renseignements il faut 3 personnes pour s’occuper d’un éléphant. On poursuit sous la chaleur à travers les champs : c’est la récolte où déjà le labour avec tracteur pour certains. Dans le village on est en train de battre le blé à la main. Les enfants nous saluent tous. Ceux qu’on prend en photo sont hilares de se voir sur l’écran de l’appareil numérique. Coucher de soleil au village, sur les bords de la rivière, sur un transat avec un cocktail dans les mains : qu’est ce qu’on est bien ici ! Ce matin on s’est fait accosté par un guide : en 10 ans, il a vu 3 tigres ! Cela confirme ce qu’on pensait : il faut être très très chanceux pour en voir un. Pour le reste, rhinos, crocos, on connaît déjà… On ne prendra donc pas de guide pour aller marcher dans le parc c’est sur !


Vendredi 29 octobre 2004

On prend notre petit-déjeuner au bord de la rivière Rapti. Il est 8h30, on en repartira à 11h30. Entre temps, nous avons observé à loisir deux crocodiles sur l’autre rive à quinze mètres. Le gérant du restaurant a aussi décidé de « donner une seconde vie » à l’un des chiens errants du village : en effet, il nous montre un chien en piteux état. Il lui accroche une ficelle autour du coup, le traîne jusque sur une pirogue, embarque Yann avec lui, et les voila partis sur la rivière. La pirogue s’approche des crocodiles, il fait descendre le chien dans l’eau peu profonde et l’accroche. On s’attendait à ce que le crocodile se jette sur cette proie facile immédiatement… Mais il n’en est rien, il doit dormir. Soudain il aperçoit le chien, se jette aussitôt à l’eau… Mais le chien doit avoir comme un sursaut de vie, réussit à se détacher et s’échappe. On n’aura pas assisté à la mise à mort du chien en direct. Ceci dit, cela paraissait très cruel comme méthode pour tuer un pauvre chien galeux errant. Nous passons le reste de la journée à nous promener paresseusement dans le village…On s’adapte très facilement au rythme local. Apéritif au bord de la rivière face au coucher de soleil : un éléphant passe au loin.


Samedi 30 octobre 2004

Cette nuit un éléphant sauvage est venu manger les bananiers à cote de notre hôtel et a réveillé Aude à 2h30. En discutant avec un autre touriste, il nous dit qu’il a vu l’éléphant cette nuit et un rhinocéros qui passait dans le chemin. Aude elle n’a pas osé sortir du bungalow. On part prendre notre petit-déjeuner au bord de la rivière avant de devoir quitter ce village bien calme et reposant. Cela nous permet de croiser un bébé rhinos : il a 3 ans et vit dans le village. Pendant le petit déjeuner, c’est un vrai rhinocéros qu’on voit traverser la rivière puis courir pour se cacher dans la forêt. On est gâté pour notre fin de séjour au Népal. A 9h nous prenons le bus pour Sunauli, village à la frontière indienne. On y arrive 5 heures plus tard. Déjeuner rapide dans cette ville sans intérêt, passage sans difficulté de la douane à pied.


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