Carnet de route : récits et photos

La Mongolie

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Pour bien décoder cette page : 1 Euro = 1350 Togrog


Dimanche 11/07/2004 :

Enfin, nous obtenons notre tampon de sortie de Russie, il est déjà 19h. Une heure plus tard, on arrive en Mongolie ; entre temps, nous avons eu l’occasion de voir notre première yourte, nos premiers chevaux : magnifique ! L’arrêt à la douane mongole est plus court, nous avons droit à un questionnaire sur le SRAS. Quelle chaleur ! Nous assistons à un magnifique coucher de soleil. A 23h50, notre train s'arrête à Darkhan : beaucoup de monde descend mais nous sommes les deux seuls touristes. On part en taxi à l'hôtel Daraa, dans la ville nouvelle : il semble vide. On choisit la chambre de luxe pour 13000 Togrog avec douche chaude ; finalement pas d’eau chaude.


Lundi 12/07/2004 :

La nuit n’a pas été très tranquille à cause du bar situé en bas de l'hôtel. Nous décidons de partir à la recherche d’une banque puis de la gare routière. Une nouvelle fois les informations du Lonely Planet s'avèrent fausses. Heureusement le gardien d’une banque nous accueille et essaie de nous trouver l'établissement ouvert en ce jour férié (en effet, aujourd'hui comme demain c'est encore le Nadam et on n’y avait pas du tout pensé). Il réussit à contacter une connaissance à lui parlant anglais qui nous sert de guide. Cela nous permet de comprendre que notre choix de descendre à Darkhan n’a pas été très judicieux : pas de banque ouverte, pas de bus, aucun touriste,… On est un peu perdu dans cette ville où personne ne nous comprend. Changement de plan : on décide d’aller jusqu’à Ulan Bator en train. On part à la gare acheter nos tickets, 10 dollars pour nous deux ; une nouvelle fois on rencontre un mongol qui parle un peu anglais et qui a l’air surpris de nous trouver là. Cette ville est bizarre : que des immeubles de style russe, pas beaucoup de monde, construite au milieu de nulle part. Une certaine nonchalance règne. A 19h, on quitte notre hôtel pour aller dîner au restaurant du Darkhan Hôtel : l'hôtel existe bien, il y a bien un restaurant au deuxième étage mais personne pour nous faire à manger ! On se rabat alors sur une terrasse à proximité ; nous goûtons nos premiers pancakes de moutons : khuushuur pour 150 Togrog l’un. A 21h20, on prend un taxi pour la gare ; maintenant on connaît le prix d’une course, 400 T pour deux. Le train part à 23h45, on est pratiquement seul dans notre wagon ; encore un train légèrement différent, décoration plus «english style ». La nuit est courte, on arrive à 6h30.


Mardi 13/07/2004 :

Arrivés à Ulan Bator, nous décidons de marcher jusqu'à l'hôtel. On voit tout de suite la différence avec Darkhan : plus de magasins, plus de traductions en anglais et beaucoup plus de touristes. Nous obtenons une chambre pour deux à la UB Guesthouse (5$ par personne la nuit). On se met à la recherche de la meilleure solution pour parcourir le pays : a priori, il faut partager une jeep à plusieurs avec un chauffeur. On met une petite annonce et on fait le tour des guesthouse pour trouver d’autres compagnons de voyage. Un couple de malaisiens semblent intéressés mais le prix semble leur poser problème : à suivre… d’autant plus que des suisses nous ont laissé un mot sur notre petite annonce ; on doit les voir ce soir à 19h. En attendant, on part faire quelques courses au State Department Store, l’équivalent de nos Galeries Lafayette. 18h50 : nous allons retrouver les suisses à la guesthouse> 19h30, toujours rien, ils ne viendront pas ! on est très déçu. Dîner dans notre chambre et on remet un petit mot sur le tableau d’affichage pour tenter de trouver de nouveaux partenaires.


Mercredi 14/07/2004 :

On part à pied au monastère de Gandantegchinlen Khiid, en haut de la ville : c’est le plus grand de Mongolie construit en 1838. On visite le bâtiment principal qui abrite le bouddha de 25 mètres de haut : impressionnant ! Et tous ces mongols qui en font le tour en tournant les moulins à prières… Dans les autres temples, on voit les jeunes moines apprendre leur prière par cœur en tibétain : certains très concentrés à réciter à voix haute, d'autres plutôt dissipés à parler, rêver ou regarder en nous disant de rentrer. Dans l’autre temple, on assiste aux chants et à la prière : certains ont à peine 10 ans. On adore les écouter chanter, prier ; le ton est monotone mais donne une impression de sérénité totale. On se demande comment ils font pour apprendre par coeur leurs milliers de lignes. On part ensuite en taxi pour aller visiter le Palais d’Hiver. C’est magnifique, somptueux. Ce fut la résidence du dernier roi de Mongolie (un fou qui collectionnait les animaux du monde entier empaillés). Retour dans la ville en bus (200 togrog par personne au lieu de 1000 pour le taxi). Visite du musée national d’histoire tout l’après midi : très intéressant avec beaucoup d’explications en anglais. On réalise qu’avec quelques centaines de kilomètres de plus, Gengis Khan aurait pu conquérir la France (il est allé jusqu’en Pologne et Hongrie). A 18h, on retrouve deux français, Alain et Sophie, qui sont intéressés par une virée de 15 jours dans le pays. YES, ça marche !! On part donc réserver la voiture, un mini-van russe 4*4. Le départ est prévu vendredi à 10h, bien sûr si le chauffeur n’a pas de réparations à faire sur sa voiture. On devrait en avoir pour 20$ par personne et par jour tout compris. On part dîner puis boire une bière dans un bar local où on réveille la serveuse en rentrant.


Jeudi 15/07/2004 :

Des 9h nous sommes dans les rues d’Ulan Bator (ce qui est très tôt ici). Pendant qu’Aude teste les compétences d’Yves Rocher local, Yann attend l’ouverture d’un cybercafé. A 10h30, nous allons visite le monastère Gesar Sum, très fréquenté par les locaux notamment pour les bénédictions ; nous sommes les seuls touristes à déambuler tranquillement, à écouter les prières des moines, à regarder les mongols utiliser les moulins à prières. On marche ensuite jusqu’au Tasgany Ovoo sur la colline : il s’agit d’un lieu sacré constitué d’une pyramide de pierre ou chacun vient déposer soit un ruban bleu soit une pierre ou même parfois une bouteille de vodka (vide !). Nous partons ensuite à la gare acheter nos billets de train pour Pékin. Le départ est prévu le vendredi 6 août à 8h du matin : 126000 togrog les deux tickets en kupe c’est à dire quatre couchettes dans un compartiment. A 13h, nous avons rendez vous avec Alain et Sophie pour aller faire les courses et stocker un maximum de nourriture (car en dehors de la capitale on ne devrait pas croiser beaucoup de supermarchés) : on stocke pâtes, sardines, thons pour 14 jours. On envoie notre première newsletter et on part à la recherche du Lonely Planet China : en vain ! On constate que les mongols adorent le snooker : les jeux sont placés sur les trottoirs à l’abri d’une toile tendue et dès que la tête dépasse légèrement le niveau de la table, les plus jeunes jouent aussi. A 20h30 nous retrouvons Alain et Sophie pour dîner avec un autre français et un suisse. Le français nous conseille vivement de passer au Tibet pendant notre voyage … on va y réfléchir car il nous donne très envie. Repas dans un restaurant local : boulette de riz mélangé avec du mouton. Bière en terrasse et à 23h nous sommes couchés.


Vendredi 16/07/2004 :

Rangement de notre chambre pour le départ dans le pays. A 10h20 nous chargeons le minibus conduit par Nema notre chauffeur. l’allure est lente : 60km/h en ville seulement, et la même chose sur les pistes … Arrêt essence et pendant 8h nous roulons en direction du mini-Gobi (Mongols Els) avec une pause à 14h30 près d'un cours d'eau pour déjeuner. Les paysages s'enchaînent, la steppe mongole, le survol d’un rapace et toujours ce mélange des couleurs : le brun des rochers, le vert des collines, et le bleu du ciel. Il fait chaud. En milieu d'après-midi nous faisons une pause dans un bar : on goûte le thé mongol au beurre rance. Pas mauvais. Cette première journée de route nous permet aussi de réaliser que les cartes de la Mongolie sont fausses niveau échelle : ayant fait 250 km, nous pensions passer la nuit au monastère de Karkhorin et que notre chauffeur avait oublié la première étape !! Et non, à 18h, arrêt définitif près des dunes de sable pour une nuit de camping. Balade et contemplation de la beauté du paysage, des dunes, du manège des « bergers à cheval » qui regroupent leurs troupeaux de moutons, chèvres. A côté de nous il y a deux yourtes dont la blancheur est encore plus marquée sur cette herbe rase et verte. Nous allumons un beau feu de camp pour nous réchauffer car les soirées sont très fraîches et pour éloigner les moustiques qui nous envahissent. Vers 23h un 4*4 arrive en direction de nos tentes : Nema qui s'apprêtait à dormir dans son minibus va à leur rencontre. Il s’agit des gardiens du parc et ils nous demandent une taxe de 3000 Togrog par personne tout en nous présentant leur carte officielle : bizarre bizarre !


Samedi 17/07/2004 :

Les rayons du soleil nous sortent de la tente à 8h. Rangement, petit déjeuner, nous quittons le campement à 9h30 au lieu de 11h comme prévu par le guide. Route tranquille, beaux paysages, toujours vallonnés. On arrive à Karkhorin vers 11h. Visite du temple Erdene Zuu Khiid, premier temple bouddhiste de Mongolie (construit en 1586 et fini 300 ans plus tard). Cérémonie au Lavrin Sum : c’est toujours aussi intéressant d’assister aux prières des moines. Rapide passage au rocher de la Tortue… Le tout sous une chaleur accablante. Visite du marché de la ville et recherche d’un endroit pour déjeuner. Finalement on se rend à la yourte qui doit nous héberger ce soir. Elle est un peu en retrait de la ville et très bien aménagée. A 18h on demande à notre chauffeur Nema de nous conduire au Phallic Rock : rien d’exceptionnel si ce n’est le point de vue sur le monastère et ses 108 stupas (les petites tours construites tout le long du mur d’enceinte du monastère). Dîner léger mais bon. Avant d’écouter le concert que nous a proposé la propriétaire de la yourte on part se promener jusqu’au monastère à pied pour y admirer le coucher du soleil : malheureusement le temps est un peu gris. On profite du canal qui est proche pour se laver les pieds car il n’y a pas d’eau à la yourte et pour seul stock nous avons emmené un bidon de 20l. Retour à 23h à la yourte pour le concert : original cette musique mongole … mais 3000 Togrog par personne !


Dimanche 18/07/2004 :

Réveil à 8h30. Petit déjeuner compris. Départ vers 10h direction Tsetserleg avec un détour par les sources d’eau chaude. Route un peu défoncée. On quitte la route principale vers midi et accédons à une vallée splendide : rochers, arbres, cours d’eau, c’est magnifique. Nema cherche un peu son chemin. On voit nos premiers yacks. Finalement on arrive enfin aux sources d’eau chaude à 14h30 ! Mais quelle déception : 2 camps de touristes plein de 4*4 et l’eau est trop chaude pour s’y laver (80,5 degrés). On pique-nique au milieu des chevaux de la forêt sous un ciel menaçant. 16h départ pour Tsetserleg, arrivée à 18h30. Notre yourte se trouve dans le jardin d’une maison : toujours pas d’eau et une propriétaire beaucoup moins accueillante. On part pour la ville mais la pluie écourte notre balade. On prend une bière dans un bar en attendant la fin de l’orage : heureusement Nema nous a retrouvés en voiture. Dîner dans la yourte : les quantités sont faibles pour nous : du mouton, du riz et de l’eau chaude.


Lundi 19/07/2004 :

On se lève dans le brouillard. La ville est à 1700m d’altitude au milieu des montagnes. Le petit déjeuner se compose de pain blanc et eau chaude : tout ça pour 3000 Togrog par personne. On est déçu. Nous allons faire quelques courses au marché pour faire nos provisions. Nous reprenons la route direction le lac blanc : cette fois-ci ce n’est plus que de la piste. On est dans l’Arkangai et ses grandes vallées. On s’arrête au Taikhar Chuluu, énorme rocher source de quelques légendes. Pause déjeuner à 14h où on goûte l’airag (le lait de jument fermenté : impossible à boire car très acide : seul Nema semble apprécier). La piste est difficile, on prend un orage de grêle. Arrêt rapide au canyon. Puis ascension du volcan Khorgo Uul à 2900m qui nous permet d’avoir une belle vue sur le lac et la ville de Tariat. A 19h on arrive sur les bords du lac où on prend possession de notre yourte, très spartiate cette fois. Rapide baignade dans le lac mais enfin on peut se rincer un peu ! Le dîner de ce soir (2 minis bols de soupe de spaghetti au mouton) ne nous suffit pas. On se fait cuire une ration de riz supplémentaire sur le poêle qui trône au milieu de la yourte. On se couche à 23h30 sous l’orage : juste le temps de placer une bassine pour récupérer ce qui coule dans la yourte.


Mardi 20/07/2004 :

On a mal dormi : le lit est fait de planches mal rangées. Petit déjeuner fait d’eau chaude et de pain moisi … on part faire du cheval le long du lac de 11h à 13h : ça va Aude arrive à suivre pour sa première chevauchée. Son cheval est assez docile : quand les autres peinent pour que le leur trotte, le sien le fait tout seul. Repas au bord du lac puis on décide malgré tout de rester dormir dans la yourte ce soir même si on aurait préféré camper : un orage se prépare, il pleut jusqu’à 16h. Puis nous partons marcher sur les crêtes autour du lac. Tellement lassés de ne pas s’être lavés depuis jeudi dernier, on décide de tous aller se laver dans le lac : nous voilà tous les 4 en maillot de bain en train de se laver. On regrette de ne pas avoir pris l’appareil photo car une telle baignoire ne se trouve pas tous les jours ! On se fait accoster par 2 canadiens Dave et Laurence qui ont besoin d’une voiture pour aller à Kovsgol Nuur.


Mercredi 21/07/2004 :

Il a plu toute la nuit et ce matin Aude nous a réveillés avec un grand cri : un chaton est passe sous la toile de la yourte et est monté sur son lit. A 10h20 nous partons en voiture avec les 2 canadiens : la piste est trempée. On longe le lac en direction du nord sur une très mauvaise piste qui nous secoue tous. Pour nous Nema ne semble jamais choisir la piste la plus facile … aurait-il peur d’utiliser un nouveau chemin ? c’est vraiment bizarre et parfois désespérant. Déjeuner au thon, sardines et vache qui rit comme d’habitude. L’allure est très lente avec parfois des pointes à 40 km/h. les vallées se succèdent toujours aussi belles et vides d’occupants. A chaque fois c’est la même chose : on gravit la colline en espérant apercevoir enfin la ville … et non c’est une nouvelle vallée qui se découvre devant nous, les étendues d’herbe rase, parfois quelques forets ou de la roche. Les yourtes sont peu nombreuses, parfois ce sont des maisons en bois avec parfois de l’herbe qui pousse sur les toits (un nouvel isolant ?). Et nous roulons toujours … à 18h30 Nema est fatigué de conduire, il nous propose de dormir dans un paysage superbe : une vallée au milieu des montagnes le long d’un ruisseau. Installation des tentes et Sophie, Alain, Dave et Yann grimpent sur une montagne pour observer la vue. Malheureusement le temps est un peu gris. Dîner de pâtes et discussion sous un super ciel étoilé.


Jeudi 22/07/2004 :

On a tous du mal à se lever. Petit déjeuner à 9h30. A 10h, heure de départ prévue, nous ne sommes toujours pas prêts, ce qui semble quelque peu énerver Nema. Départ à 10h30. La route est meilleure qu’hier. A 13h nous arrivons à Moron : courses, plein d’essence et déjeuner dans un petit restaurant local. Nous repartons à 14h30 : Nema nous offre des booz (raviolis à la vapeur remplis de moutons, surtout gras de mouton). Il veut absolument qu’on goûte tous … 105km de piste jusqu’au lac Kovskol Nuur. Au kilomètre 70, on se fait arrêter par la police : c’est un peu louche, surtout vue la tenue des flics. Nema doit payer 36000 Togrog : motif, il n’a pas l’autorisation de conduire des touristes. On paye 3000 Togrog par personne pour rentrer dans le parc : quand on voit qu’ils balancent leurs ordures par terre on se demande à quoi sert cet argent. Nema nous propose d’aller réserver les chevaux : il nous emmène chez une famille qu’il connaît déjà a priori : ils nous offrent le thé mongol, des tartines de beurre rance au sucre. Cette famille nous propose des chevaux … on se rend vite compte qu’on aurait plutôt intérêt à continuer en voiture le plus au nord possible du lac (jusqu’à Jankhai) et débuter la balade à cheval de la-bas. Bien sûr les amis de Nema essayent désespérément d’obtenir leur business… nous les quittons sans accord. Nema est énervé et mécontent de faire quelques kilomètres de plus. Ambiance ! deux heures plus tard, soit à 20h30, nous sommes au bord du lac heureux devant ce panorama. On plante les tentes, on part chercher du bois pour faire du feu. Très vite on se fait accoster par des mongols qui nous proposent leur service pour la randonnée à cheval. On se met d’accord pour 90 000 Togrog, 3 jours, 5 chevaux et un guide : rendez-vous demain à 9 heure. On passe la soirée avec des petites filles mongoles qui viennent chanter jusqu’à minuit.


Vendredi 23/07/2004 :

On prépare les 2 sacs que le cheval-porteur va devoir prendre. L’équipement est très rudimentaire : selle mongole (c'est-à-dire un arceau de bois pose sur quelques couvertures et couvert par un rembourrage en cuir). On sent qu’on va avoir mal aux fesses. Départ vers 10h30, on longe le lac, c’est magnifique. Notre guide n’a pas encore ouvert la bouche sauf pour nous rappeler à l’ordre quand on s’écarte du chemin ! On sent déjà tous les 4 qu’il ne va pas nous plaire… On profite du paysage : montagne à gauche, le lac à droite ; on marche sur un sol très spongieux. Finalement, on est décidé : on ne fera que 2 jours de cheval et non pas 3 comme prévu. Ce guide est trop con !!! Il ne nous parle pas, il hurle dès qu’on s’écarte du chemin et dès que Yann veut prendre une photo il lui dit non ; on ne se comprend pas. Dans l’après midi, on s’arrête à un camp de tipis et de rennes : et la quelle surprise, il faut payer 3000 Togrog pour faire des photos ! On refuse. Il s’agit sûrement d’une famille qui vient s’installer là pour l’été seulement. Le soir nous plantons la tente dans le sous bois au bord du lac. Soirée tranquille autour du feu.


Samedi 24/07/2004 :

On l’aurait parié ! Sophie et Alain sortent ensemble ;-). Forcement une seule tente pour tous les 2… On passe la matinée au bord du lac. De toute façon notre guide n’a pas l’air très matinal. Il a fait froid et humide cette nuit. Un troupeau de chevaux passe autour des tentes ; les nôtres sont restés accrochés toute la nuit au bord du lac dans 10 centimètres d’eau marécageuse. Baignade pour Sophie et Yann dans l’eau fraîche. Finalement on part vers 13h. On fait comprendre au guide qu on ne fera pas 3 jours mais que 2 jours de cheval : cela n’a pas l’air de l’étonner. Il fait très chaud : le retour nous semble à tous un peu long. On n’aura presque pas rencontré de touristes. C’est étonnant car c’est soi disant ici à Kovsgol la région la plus touristique du pays. Soirée autour du feu, Sophie et Aude ont pu se laver à l’eau du lac. Yann et Alain n’ont pas trouvé de matériel de pêche, ni de canoë pour le lendemain, ni même un poisson à manger : on regrette de ne pas avoir pris de canne à pêche. Ici, on boit tous l’eau du lac : a priori elle est pure (on oublie les yacks qui viennent y boire aussi).


Dimanche 25/07/2004 :

On part se balader autour du lac pour la journée. Au passage, en quittant les bords du lac, on s’arrête quelques instants pour assister à l’entraînement de l’équipe nationale de judo de Mongolie avant leur départ pour les Jeux Olympiques d’Athènes : David Douillet n’a qu’à bien se tenir !! Notre balade nous mène à 700 mètres au-dessus du lac, soit à 2400m. La vue depuis le sommet est magnifique. Aucun sentier n’est tracé, nous traçons notre propre voie même dans les éboulis. On redescend en empruntant un cours d’eau asséché. Sept heures de balade au total, on rentre tous bien fatigués. Juste le temps de poser les affaires et un orage arrive : on le passe dans la voiture. On n’a pas démonté notre tente mais ces 30 minutes d’orage l’ont trempée. Heureusement Sophie nous prête la sienne, juste le temps de la monter avant la prochaine pluie : on mange donc dans la voiture.


Lundi 26/07/2004 :

Il a plu une bonne partie de la nuit ; on remballe toutes nos affaires sous la pluie. Départ à 9h sans petit-déjeuner, la route est difficile. Arrêt rapide à Khatgal pour déposer une mongole puis nous poursuivons notre route : que ça bouge, que c’est long ! Vers 13h, nous sommes à Moron. Pause shopping et déjeuner dans le même restaurant qu’à l’aller. Vers 17h, nous nous arrêtons à quelques kilomètres de Ikh Uul. Nous campons au bord de la rivière Selenge Gol, seule rivière navigable du pays. On est vraiment tout seul, decors de rêve, couleurs magnifiques,… encore un paysage qui restera dans nos têtes. Petit apéro à la vodka et à 19h nous allumons le feu.


Mardi 27/07/2004 :

Encore une fois, il aura plu toute la nuit ; heureusement la tente a tenu bon et nous pouvons prendre un petit-déjeuner. Départ à 9h direction Bulgan. Nous atteignons la ville à 19h, 260 kilomètres plus loin et 75 litres d’essence consommés. Nous sommes tous fatigués par cette journée de piste. Notre chauffeur nous trouve un endroit pour camper à l’écart de la ville (afin d’éviter les saouls qui pourraient venir nous embêter). Apres le dîner, il propose à Alain et Yann d’aller traire les vaches dans une yourte (ou gers) pendant que Sophie et Aude, très déçues, doivent garder les tentes. Finalement, ils ont droit à une dégustation de thé mongole (toujours aussi bon), d’airag (meilleur car moins acide que le précédent), de beurre rance et enfin de fromage sous forme de cristaux fait à partir de lait de jument, le tout dans une yourte typique : la porte placée au sud, 2 lits, quelques meubles dont un servant pour laisser reposer le lait, le poêle au milieu de la pièce. Une famille de 5 personnes y vit : une grand-mère, la mère qui portait un masque de crème sur son visage, le père tranquillement avachi et 2 enfants s’occupant des chèvres ; une super ambiance et un bon moment. Retour à la tente à 22h30, les mains pleines de provisions (beurre et fromage pour Nema) : un bel exemple de l’hospitalité mongole.


Mercredi 28/07/2004 :

Enfin le ciel bleu au réveil ! Petit-déjeuner et départ pour Erdenet. Nous retrouvons enfin la route puis une piste de 35 km pour aller au monastère de Amarbagasgalant Khiid. Cadre splendide, il n’y a pratiquement personne. Un moine nous fait visiter les principaux temples, tout est magnifique. A 17h, nous nous arrêtons pour camper près d’une rivière : on est envahi par les moustiques. Il n’y a pas beaucoup de bois : pourtant il nous en faut absolument car il n’y a plus de réserve de gaz. C’est notre dernier repas avant le retour à Ulan Bator ; aucun de nous n’a envie de rentrer.


Jeudi 29/07/2004 :

Lever à 8h30, on a un peu de temps avant le départ pour essayer de faire bouillir de l’eau avec le peu de bois qu’il nous reste. De jours en jours, c’est nous qui nourrissons notre chauffeur (il est censé emmener sa nourriture pour 15 jours mais a dû en prévoir pour 5…) et il nous propose toujours son beurre rance : on est un peu obligé d’accepter. Après plus de 200 kilomètres de route toujours à une allure lente, nous arrivons à Ulan Bator à 16h30. Nous retrouvons la UB Guesthouse mais sans eau chaude cette fois : dur dur nous qui comptions sur une bonne douche après ces 15 jours sans s’être lavés (pas d’eau chaude dans tout le centre d’Ulan Bator jusqu’au 6 août).


Vendredi 30/07/2004 :

Sophie est partie prendre son train pour Beijing ce matin à 7h, nous faisons la grasse matinée jusqu’à 9h30. Rien n’est prévu aujourd'hui : on prend notre temps, on se balade, on fait des courses, lisons nos mails, on achète le guide Lonely Planet Chine pour 15$ à la guesthouse,… Soirée tranquille : on commence à avoir nos habitudes de petits restaurants mongols et à connaître les cartes par cœur.


Samedi 31/07/2004 :

Journée à parcourir la ville à pied, à profiter de notre temps libre : on se sent bien dans cette capitale. On se renseigne pour aller dans le parc national de Terelj : a priori il y a un bus par jour pour 1500 T, sinon un particulier est toujours prêt à nous emmener pour 50000 T la voiture.


Dimanche 1er août 2004 :

A 10h30, Claire et Nico arrivent de France dans notre Guesthouse. C’est très sympa de retrouver des amis. Nous prenons le temps de déjeuner puis balade dans la ville : on leur sert de guide ... visite du monastère qu’on avait déjà vu. Retour à la guesthouse vers 13h. Nos touristes sont trop fatigués pour aller déjeuner. Nous visitons le Musée de la religion Choijin Lama ensemble. Nous partons ensuite à la recherche du concert en plein air qui a lieu tous les soirs à 18h. Il se situe dans un parc d’attraction mais nous sommes vite surpris par la musique : du rap mongole !! Début de soirée bien franchouillard puisque nos 2 français nous ont apporte un saucisson et un camembert : quel régal !


Lundi 2 août 2004 :

Des 7 heures du matin, tout le monde est réveillé : Alain repart pour un tour dans le désert de Gobi (que nous ne verrons pas pendant notre séjour en Mongolie).Yann et Claire partent faire les courses car nous partons tous les 4 pour 3 jours de marche et camping sauvage dans le parc naturel de Terelj à 50 km de Ulan Bator. Nous louons des tentes dans une autre guesthouse. Départ à 15h avec le bus public pour lequel on s’était déjà renseigné et qu’on avait eu du mal à trouver. Les mongols chargent le bus : un frigidaire, une yourte démontée, des sacs de riz ... heureusement que nous sommes arrivés tôt pour avoir une place. On commence à être serrés ... 3 heures plus tard nous arrivons au village de Terelj se situant à l’entrée du parc naturel. On décide de s’éloigner le plus possible du village ce soir pour aller camper : on remonte la rivière Terelj en espérant trouver un endroit franchissable. Vers 19h30 on plante les tentes dans un endroit boisé au bord de l’eau : recherche de bois et de sauterelles pour la pêche (qui sera infructueuse). Dîner et nous allons nous coucher vers 23h.


Mardi 3 août 2004 :

Réveil à 7h30. Nico est déjà debout autour du feu depuis une heure : il a mal dormi. Il fait froid. On prend notre petit déjeuner autour du feu, rangement et départ à 8h30. Très rapidement on constate que la rivière ne se rétrécie pas : conséquence, nous retournons au village pour trouver un pont. On apprend que le premier pont est à 15km ! pas d’autre solution que de traverser ! On observe une famille mongole le faire : on range en haut des sacs les choses fragiles et qui craignent l’eau, on remonte nos sacs. Nous voila tous les 4, main dans la main, entrain de franchir cette rivière au courant très fort, l’eau glaciale ... Yann a de l’eau jusqu à la poitrine et c’est dur de marcher pieds nus sur les pierres !! enfin nous arrivons de l’autre cote, les pieds gelés, les fesses mouillées mais satisfaits de notre exploit. On repart à pied. Balade dans un décor bien boisé, un sol parfois marécageux, on croise quelques yourtes et mongols. L'un d’entre eux, un vieux, nous propose de le suivre : nous arrivons chez lui; sa femme nous sert du lait de jument, du fromage blanc, du sec ... on tente la discussion. On rigole bien en essayant de parler avec lui. On comprend qu’il est à la recherche d’une recharge pour son téléphone mobile. Sa première préoccupation fut de nous demander quel était le niveau de la rivière. Un très bon moment passe chez eux. On reprend notre marche : pause déjeuner en hauteur vers 13h, il fait chaud, le panorama est splendide mais les insectes sont féroces (une sauterelle a même eu l’audace de grignoter le cheich de Aude). On part ensuite, laissant nos sacs sur place, sur les crêtes : parfois quelques rochers mais surtout un tapis de fleurs multicolores et multitude d’edelweiss : difficile même de ne pas en écraser !! Vers 17h on part à la recherche d’un coin pour monter les tentes au bord de l’eau.


Mercredi 4 août 2004 :

Nous levons le camp à 10h30. Petit franchissement de rivière pour bien commencer la journée (mais pourquoi ne construisent-ils pas de ponts ?), 4 autres suivront. l’eau est toujours aussi fraîche, On décide de quitter le coin pour se rapprocher de la sortie du parc. Marche le long de la route en faisant du stop. C’est un gros camion qui s’arrête. Claire et Nico montent dans la cabine, nous sur le plateau derrière avec 3 autres mongols. On avance bien mais 20 minutes plus tard le camion s’arrête : panne. Attente ... jusqu à l’arrivée d’une jeep de gardes du parc : ils nous offrent du lait de jument fermenté, puis se proposent de nous prendre dans leur jeep. On se fait déposer au abords d’une rivière : pause déjeuner et repos. On passe l’après midi à l’ombre des arbres. On a vue sur quelques yourtes et troupeaux mais l’endroit n’est pas idéal à cause des traces (ordures ...) laissées par les mongols qui viennent camper. Quelques vaches s’approchent parfois de notre campement. On en profite tous pour se laver dans la rivière. Soirée tranquille au bord du feu à profiter du panorama.


Jeudi 5 août 2004 :

A 8h15 nous sommes sur le bord de la route pour prendre le bus direction Ulan Bator. A 9h, le bus arrive, déjà bondé. Nous sommes debout dans le couloir. A 10h30 nous sommes de retour à Ulan Bator. On prend une chambre chez Ginghis Guesthouse pour 5 $ la nuit. c’est notre dernier jour en Mongolie : on se balade, on achète quelques souvenirs. Dernier dîner avec Claire et Nico qui ont réussi à constituer un groupe pour partir demain en voiture avec un chauffeur dans le centre (Kovsgol Nuur).


Vendredi 6 août 2004 :

On dit au revoir à Nico et Claire et on prend un taxi pour la gare. Notre train pour Pékin est à 8h05. Beaucoup de touristes sur le quai. On prend possession de notre compartiment à 4 : couchettes 23-24, wagon numéro 11. Nous sommes avec un mongol et une canadienne. Le train démarre à l’heure prévue : il a toujours une allure si lente et chaotique. Le mongol se rend en Corée pour le business dit-il. Paysages verts et vallonnés au début, puis plus secs. On traverse des grandes étendues planes et arides. A midi on nous sert un plateau repas. Notre train traverse le désert de Gobi : ça tombe très bien car nous n’avons pas eu l’occasion d’y aller pendant notre séjour. Des dunes pas très hautes et de temps en temps de grandes falaises rocheuses rouges. Quelques chameaux seuls ou autour d’une yourte perdue au milieu de nulle part : on se demande bien pourquoi les gens vivent ici alors que le reste du pays semble plus vert et donc moins hostile. Vers 20h nous atteignons la ville frontière de Mongolie : on obtient rapidement notre tampon de sortie. Une heure plus tard c’est le passage de la douane chinoise sans aucun problème. Ensuite c’est un balai d’allers et retour pour notre train : on arrive dans un immense hangar ou des dizaines d’ouvriers casques avec un chapeau de paille nous attendent. C’est la qu’on change les roues de notre train : et oui, les rails chinois sont moins larges que ceux de Mongolie ! Tous les wagons sont sépares et soulevés un par un pour en changer les roues (nous restons dans le train pendant les manœuvres). A minuit et demi, nous repartons enfin, maintenant la ligne est électrifiée et on est beaucoup moins secoués.


La suite en Chine !