Carnet de route : récits et photos

La Bolivie

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Pour bien décoder cette page : 1 Euro = 10 bolivianos environ. Bonne lecture !


Lundi 18 avril 2005

Nous avons rendez-vous à 8h devant l’agence dans laquelle nous avons réservé notre voyage de 3 jours pour aller en Bolivie. Nous serons 6 dans le 4*4 : Greg un néo-zélandais, Naomie une anglaise (ils sont en voyage pour 4 mois pendant leur déménagement entre Nouvelle Zélande et Angleterre), Fernando et Valdemar 2 brésiliens en voyage pour un mois et demi. Nous partons en minibus jusqu’à la frontière bolivienne. En une heure de route nous passons de 2500 à 4000 mètres d’altitude ! La vue sur les alentours de San Pedro est splendide. Passage de la frontière sans encombre, on obtient une autorisation de 30 jours pour la Bolivie. On change de véhicule : on passe dans un 4*4 bolivien avec notre chauffeur Noël qui a 24 ans. Petit déjeuner en plein air au frais pour commencer, puis nous partons à travers ces paysages arides. On s’arrête au bord des "laguna verde" et "laguna blanca" : deux lagunes au pied du volcan Licancabur qui culmine à 5 900 m. En fait la lagune verte ne sera pas vraiment verte pour nous car seul le vent lui donne sa couleur... dommage. On continue notre route, on passe à 4 900 m, le point le plus haut de ces 3 jours (aie aie aie la tête !). Sur la piste, un bolivien semble faire du stop : il veut aller à Uyuni. Notre chauffeur ne le prend pas : il nous explique que c’est un narcotrafiquant qui rentre du Chili (bien sûr il n’a pas passé la frontière comme nous mais a traversé les montagnes à pied). On s’arrête dans des sources d’eau chaude un peu plus loin : juste le temps d’enfiler le maillot de bain et de "plonger" dans cette eau à 35 degrés : on profite de ce bain en altitude face à un paysage de montagne. Pour se rhabiller il faut faire vite car il fait froid. Vers 14h, nous atteignons le refuge dans lequel nous allons dormir : c’est spartiate mais ça ira. Pique nique à l’intérieur car il fait froid dehors. Nous partons ensuite en 4*4 pour la "laguna colorada". Une lagune rouge cette fois-ci, grâce aux algues qu’elle contient. On y observe des centaines de flamants roses, on se balade le long du lac. Nous rentrons ensuite au refuge car il commence à faire très froid. Un bon dîner de pâtes et la soirée ne s’éternise pas, on se met vite dans nos sacs de couchage.


Mardi 19 avril 2005

Nous partons en 4*4 vers 9h. Tout est gelé, même l’eau de nos gourdes. Heureusement que le ciel est bleu azur et que le soleil ne tarde pas à nous réchauffer. Apres une heure de piste, on arrive au niveau de l’"arbre de pierre" : un rocher que l’érosion a transformé en arbre ! Dans cette vallée le vent souffle en permanence et le sable qu’il soulève façonne toutes les roches. Nous reprenons la piste, on ne croise personne dans ce désert très aride. Nous nous arrêtons pour pique niquer face à un volcan en activité : il crache en permanence une fumée blanche. On continue en longeant plusieurs lagunes dans lesquelles il y a beaucoup de flamants roses. Les montagnes alentours ne sont faites que de roches orange, rouge, blanche,...les couleurs sont incroyables. Nous nous arrêtons dans un village, le premier depuis que nous sommes partis. La principale "attraction" ici : necropolis ! notre guide nous envoie seuls visiter le site : de gros rochers à l’intérieur desquels on peut voir des momies, des os humains... On a du mal à y croire. Mais Noël nous confirme que ce site a été découvert il y a plusieurs années : malheureusement le petit musée avec les explications en anglais est fermé. Vers 17h nous atteignons enfin notre hôtel pour la soirée : un hôtel fait entièrement de sel (les murs, tables, chaises, tout est fait en blocs de sel !) ; il est confortable. On part observer le coucher de soleil sur le salar que l’on visitera demain. On a même droit à une douche chaude et à un délicieux dîner fait de quinoa (céréale locale récoltée en ce moment) et de steak de lama !


Mercredi 20 avril 2005

Nous quittons l’hôtel vers 9h. On prend la piste qui nous fait entrer dans le salar : le plus grand désert de sel du monde ! Lunettes de soleil et crème solaire sont impératifs, la réverbération est maximale. Cette surface de sel s’étend sur 100 kilomètres de long et 90 kilomètres de large, l’épaisseur de sel pouvant aller jusqu’a 7 mètres ! Par endroit on roule dans 10 centimètres d’eau : c’est magnifique car les montagnes s’y reflètent comme dans un miroir parfait. Vers 11h, nous atteignons la "isla de pescadores" : l’île des pêcheurs qui tient son nom du temps où ce désert salé était encore une mer. Cette petite île est recouverte de milliers de cactus dont le plus vieux à 1 200 ans. Apres 2 ou 3 heures de traversée de ce désert blanc, nous atteignons la ville de Uyuni, la première que nous voyons en Bolivie. Notre voyage de 3 jours en 4*4 s’arrête là. Nous dinons avec nos 4 coequipiers et jouons aux cartes toute la soirée.


Jeudi 21 avril 2005

Juste le temps de faire quelques courses sur le marché avant de prendre un bus pour Potosi plus à l’est, à 9h30 (20 boliviano par personne ; 1 euro = 10 boliviano). Nous traversons des paysages de montagnes très secs, la piste serpente, on aperçoit parfois un groupe de maisons en pierre, des troupeaux de lamas. On s’arrête parfois pour prendre ou déposer des boliviens au milieu de nulle part : d’ou viennent-ils ? où vont-ils ? il y a sûrement une maison à quelques kilomètres à pied. On arrive à 15h30 dans la ville de cette taille la plus haute du monde : 4090 mètres ! La montée à pied dans le centre ville nous essouffle vite. On choisit l’hôtel "Casa Maria Victoria" avec les 2 brésiliens pour 20 boliviano par personne. c’est une jolie maison de style colonial avec une cour intérieure. On visite le centre ville : une succession de rues aux maisons colorées avec balcon en bois, une place centrale arborée, on s’y promène tranquillement. On observe ces femmes boliviennes dans leur tenue traditionnelle, aucune ne dépassant les 1m50.


Vendredi 22 avril 2005

On a rendez-vous à 9h devant l’agence Andes Salt Expedeciones auprès de laquelle on a réservé la visite de la mine de Potosi. Un bon petit déjeuner auparavant au Chaplin avant de passer trois heures sous terre ! On part à 9h15, nous sommes 12. Première visite pour s’habiller : bottes, casques, pantalon et blouson couleur jaune ; on a de drôles de têtes ! Puis on s’arrête dans le quartier où les mineurs achètent tout leur matériel : bâtons de dynamite, détonateurs mais aussi feuilles de coca, boissons,…chaque touriste achète quelque chose afin d’en faire cadeaux aux mineurs. Puis on visite une usine de traitement des minéraux : un processus long pour retirer l’argent, le zinc et du fer. Enfin on entre dans la mine, il est 11h. De temps en temps, il faut se coller aux parois pour laisser passer les chariots de 1.5 tonnes remplis de minerai et où 4 à 5 mineurs s’affairent (Certains poussant d’autres tirant le chariot). Ils ont des visages marqués par les conditions de travail mais surtout par la coca qu’ils mâchent pendant des heures. C’est impressionnant, poussiéreux et parfois on avance tels des canards : c’est un peu éprouvant. On discute avec un mineur de 23 ans qui travaille depuis 13 ans dans la mine ! Il prend des cours du soir et espère sortir de la mine dans 2 ans. Aujourd’hui il a commencé son travail à 8h et le terminera à 22h , il creuse avec une barre à mine et un marteau les trous pour poser les bâtons de dynamite ; un trou demande 4h de travail ! On en ressort à 14h, heureux de retrouver l’air libre. On nous montre alors une explosion de dynamite. Retour à l’hôtel vers 15h, une bonne douche et nous allons déjeuner. l’après midi on visite la ville, ses monuments importants aux portes sculptées en pierre, les églises,… très agréable.


Samedi 23 avril 2005

Réveil à 6h pour aller prendre le bus pour Sucre, Valdemar nous accompagne (Fernando, l’autre brésilien, a dû rentrer au Brésil). Le bus part à 7h et nous atteignons Sucre 2h30 plus tard. On choisit l’hôtel Cruz de Popayan, 9 US$ la chambre avec TV+câble : c’est la seule disponible ! Très grande chambre avec 10% de réduction : ça ira ! On découvre à pied la ville, en tenue plus légère (nous sommes à 2400 m, il fait plus chaud qu’à Potosi situé à 4000m). Très vite on réalise qu’il faudra attendre lundi pour se renseigner sur les écoles de langue et pour visiter les musées et églises : tout est fermé en ce samedi. Déjeuner dans un restaurant végétarien, El Germen. On continue à arpenter les rues de la ville, appelée aussi Ville Blanche en raison de la couleur de ces bâtiments. A 19h, nous rejoignons Valdemar au théâtre municipal pour écouter un concert de jazz du groupe bolivien « Panafonista ». Très sympa de passer 2 heures à écouter une telle musique (et cela change des musiques typiques avec la flûte de pan !).


Dimanche 24 avril 2005

Pas le temps de prendre le petit déjeuner proposé par l’hôtel car on doit être à 8h devant l’hôtel Charcas pour prendre un bus "touristique" direction le village de Tarabuco, à 70 km au sud-est de Sucre. Le trajet dure 2h avec un petit arrêt forcé pour cause de chauffe moteur. Tous les dimanche a lieu dans ce village un marché où de nombreux locaux des villages environnants viennent y faire leurs achats. Heureusement ceux-ci sont plus nombreux que les touristes ! Pendant 3 heures, de 10h à 13h, on se promène dans les ruelles, sur la place principale et sur le marché. Les boliviens sont habillés en habits traditionnels, certaines femmes avec des chapeaux, d’autres avec des casques ressemblant à ceux de la Garde Suisse au Vatican, c’est un mélange de couleurs ! Sur ce marché, on trouve des légumes, des fruits, des outils, le coin boucherie mais aussi celui de la vente des feuilles de coca (10 Boliviano les 200 gr) ; les vendeurs de coca manipulent plutôt les billets de 50 ou 100 Boliviano alors que les autres vendeurs se contentent des pièces ou des billets de 10 !! Tous ces gens ont le visage marqué, vieilli par le soleil et l’altitude. Les hommes ont les jambes couvertes alors que les femmes montrent leur mollet ; quant aux chaussures, ce sont bien souvent de simples sandales faites avec des lanières de caoutchouc provenant de pneus. On est bien et prenons notre temps pour regarder ces gens s’affairer. Nous en repartons à 13h30. Arrivée à 15h à Sucre, on déjeune dans l’un des seuls restaurants ouverts en ce dimanche, autour de la place principale (la Plaza 25 de Mayo). On quitte Valdemar vers 16h, qui part ce soir pour La Paz.


Lundi 25 avril 2005

Il pleut !!! Du coup le petit déjeuner se prend dans la cuisine commune de l’hôtel, on est un peu serré ! A 9h, on part se renseigner auprès des différentes écoles de langues, en effet on aimerait améliorer notre connaissance de l’espagnol avec quelques cours. On visite 4 écoles ; après hésitations entre la Latinoamericana School, école assez cher (120 US$ en cours individuel pour 20h) mais bien rôdé, et l’Alliance Française (80 US$ pour 20h), on opte pour cette dernière. On commencera les cours demain après midi (avoir un cours le matin semble très difficile). A 11h30, on visite l’église San Miguel, du 17e siècle, qui possède un très beau plafond. Déjeuner à midi dans notre cantine, El Germen. l’après midi on visite le Museo Archeologico Charcas : sa collection contemporaine, ses collections archéologiques et artisanales : très intéressant.


Mardi 26 avril 2005

Apres le petit déjeuner, on part en taxi à la gare routière réserver un bus pour jeudi soir, direction La Paz. Ensuite, toujours en taxi (les rues de Sucre étant une succession de montée et descente), on se rend au Musée de la Recoleta. De la, nous avons une vue splendide sur la ville (et il fait beau). Ce musée est un couvent de franciscains (14 personnes dont 9 novices). On a droit à une visite guidée. La collection d’objets religieux est très riche, c’est très intéressant. Ce couvent possède également 4 cours intérieures, très belles (dont une ayant un cèdre millénaire, monument national de Bolivie). On en ressort 45 minutes plus tard, enchanté. On redescend dans le centre ville à pied. On visite ensuite le musée de la religion, la chapelle attenante de la vierge Guadeloupe (datant de 1601 et qui est incrustée de pierres précieuses) et la cathédrale de Sucre du 17eme siècle. Déjeuner à El Germen et à 13h nous sommes à l’Alliance Française pour nos cours d’espagnol ; Aude avec Roxanna et Yann avec Beatrice. On en ressort à 17h, ravi de réapprendre les bases. On se pose à la bibliothèque de l’Alliance, profitant des revues françaises avant de rentrer à l’hôtel. On se sent bien dans cette ville, tout est beau : les maisons blanches, les bâtiments officiels, les églises, les places ombragées avec leur fontaine au milieu,... c’est un plaisir.


Mercredi 27 avril 2005

Nous profitons de la matinée pour aller visiter le musée des Arts Indigènes : une énorme collection de tissages et costumes de tous les temps, des cultures Jac'qua et Tarabuco de la région... des momies aussi, très bien conservées comme d’habitude. On y passe trois heures sans problème, au rythme de la musique diffusée. On y croise même un couple de français déjà vu en Mongolie, à Bangkok et en Patagonie : le monde est petit ! L'après midi chacun de nous retrouve son professeur d’espagnol pour 4 heures de cours intensifs ! Ensuite chacun fait ses devoirs. Comme la veille on profite des revues de la bibliothèque avant d’aller dîner. On rentre tranquillement à pied à notre hôtel, sous un superbe ciel étoilé. Et avant de se coucher, on profite de notre télévision pour regarder un petit film en français :-).


Jeudi 28 avril 2005

On passe la matinée à se promener dans les rues de Sucre : le parc Bolivar et sa mini tour Eiffel (construit par une riche noble bolivienne qui avait acheté ses titres et fait un voyage en France). Déjeuner, cours d’espagnol. On attend 17h pour prendre un taxi pour la gare routier. Notre bus pour La Paz part à 18h, c’est un bus « cama », presque aussi confortable que ceux du Chili ! On est agréablement surpris.


Vendredi 29 avril 2005

On arrive comme prévu à 6h à La Paz. Arrivée assez sympa car on plonge dans le « cratère » où s’étend la ville à 3600m d’altitude : tout est illuminé, c’est splendide. On discerne les montagnes enneigées environnantes et le mont Illimani. Taxi pour aller à l’hôtel ; le premier hôtel est complet. On se rend à pied dans la rue Sagarnaga, rue la plus touristique de la ville pour trouver un autre hôtel : Hôtel Alem, 70 bolivianos la double. Une bonne douche et on s’autorise un bon petit déjeuner proche de l’hôtel. Ensuite nous partons visiter la ville : il est encore un peu tôt apparemment, les marchés ne sont pas encore installés, les vendeurs arrivent avec leurs énormes chargements sur le dos. Les rues sont toutes très pentues : on s’essouffle vite à cette altitude. On traverse le marché noir ; on visite le musée Tambo Quirquincho dans un bâtiment colonial avec ses expositions de masques, sculptures et peintures. On passe par la rue Jaen, seule rue de La Paz ayant gardé quelques façades de style colonial. Puis on s’arrête sur la Place Murillo, place principale de la ville où se trouvent la cathédrale, le palais présidentiel et le congrès. Enfin on regagne notre quartier , il est midi. Déjeuner au Pot Pourri des Gourmets. A côté, on visite le musée de la coca. Très intéressant. Malgré les conventions signées avec différents pays, la Bolivie reste l’un des pays les plus gros producteurs de coca. Il faut 325kg de feuilles de coca pour faire 1kg de pâte de cocaïne (pas encore consommable ; il faut la traiter chimiquement dans des laboratoires clandestins). La main d’œuvre qui écrase les feuilles est payée 5 dollars par heure (une fortune ici), ce qui attire bon nombre de boliviens ! La production d’un kilo de cocaïne consommable coûte 3000 dollars, et sera revendue au moins 10 fois plus cher. La région de Cochabamba est le cœur de la production du pays. Hélas on ne voit pas comment le gouvernement bolivien pourrait trouver une solution à ce mal, la grande majorité de la population (notamment sur les hauts plateaux) consommant la coca en feuille pour faciliter artificiellement leurs conditions de vie. Lors de l’apogée de Potosi (où nous étions la semaine dernière) aux 16ème et 17ème siècles, le prix de la feuille de coca était même indexé sur le cours de l’or (après avoir tenté d’empêcher sa mastication, les espagnols se sont aperçu qu’elle augmentait la productivité des mineurs). Bref, un sacré phénomène qui ronge le pays et qui se cultive en plein jour (au contraire des champs d’opium au Laos bien cachés…). Ensuite on passe à La Poste pour acheter des cartes postales ; d’énormes rouleaux de papier sont entreposés : ce sont des pétitions datées de 2003 collées bout à bout qui demandent au secrétaire général des Nations Unies de redonner un accès à la mer à la Bolivie. En discutant d’ailleurs avec des boliviens, on s’aperçoit que c’est un sujet qui leur tient à cœur (d’où parfois des tensions avec le Chili). Dîner au restaurant 100% Naturel. On réserve ensuite un tour pour dimanche 1er mai : la descente en VTT de la route la plus dangereuse du monde (63km de descente, plus de 3000m de dénivelé) ; cette route nous amènera dans la région boisée des Yungas et à Coroico.


Samedi 30 avril 2005

On a rendez-vous devant l’agence Diana auprès de laquelle nous avons réservé un tour guide pour visiter le site de Tiahuanaco situé à 72km à l’Ouest de La Paz. Départ à 8h30 et 2 heures plus tard nous sommes sur le site avec 11 autres touristes et un guide. La civilisation Tiahuanaco était présente dans cette région (et s’est étendue au sud Pérou et Nord Chili où nous avions déjà visité un musée) entre 800avant JC et 1200 après JC ; soit avant la civilisation Aymara et ensuite Incas. Ce site était un site de prière puisque pour cette civilisation la prière était au centre de leurs activités. Malheureusement, à cause des conquérants espagnols, il ne reste plus grand chose. Petit à petit les archéologues essayent de remettre le site en état, devenu patrimoine de l’UNESCO depuis 2000. Généralement on fuit les visites groupées mais celle ci en vaut la peine ! A 16h nous sommes de retour à La Paz : avant d’atteindre le centre de la ville tout en bas, nous passons sur le plateau (el altiplano) ou vivent les plus pauvres : plus on habite en bas, plus on est riche ici ! On va payer notre tour en VTT pour demain auprès de l’agence Eco Adventure Bolivia : oh surprise, notre réservation a été annulée (car nous n’avons pas payé avant midi : il fallait nous le dire). On est déçu… finalement on décale d’une journée : 39 dollars pour yann en vélo et 8 pour Aude (au lieu de 15 durement négocié) dans le bus de l’agence : elle préfère encore épargner son genou avant les prochains treks. Dans l’agence, un anglophone demande le prix de la même prestation : c’est 50 dollars pour lui … contre 39 pour nous ! On constate que c’est bien souvent le cas pour les anglophones et surtout les Américains ! Soirée tranquille, on retourne au même restaurant.


Dimanche 1er mai 2005

Aujourd’hui on a décidé de ne pas travailler ! Après le petit déjeuner on dépose notre linge à la réception de l’hôtel pour le faire laver : oh surprise, c’est dimanche, évidemment qu’il n’y a personne pour laver le linge ! Nous avions presque oublié que nous étions en Bolivie et que bien sûr le dimanche on ne travaille pas, que bien sûr tous les boliviens sont toujours en retard, bien sûr les petits déjeuners ne sont jamais servis avant 8h « heure bolivienne » ... ah là ... ils en rient eux mêmes ! Nous prenons le bus numéro 11 (un de ces très vieux bus qui circulent dans la ville) pour aller à la Valle de la Luna. Nous traversons la ville en passant par les quartiers riches (ambassades, résidences gardées des expatriés) et y parvenons une demi heure plus tard. Nous payons les 15 bolivianos d’entrée du parc et effectuons la visite par les 2 circuits proposés : c’est une succession de formations rocheuses que l’érosion et la pluie ont transformé en paysage lunaire. Retour dans notre quartier pour déjeuner, puis nous restons dans les rues environnantes : la rue Sagarnaga et ses boutiques de pulls en laine, la rue Linares et ses échoppes de ... tout ... même des fœtus de lamas pour les offrandes !


Lundi 2 mai 2005

Réveil à 7h30. Pas de petit déjeuner car il n’est servi qu’a 8h. Nous avons rendez-vous a l’agence Eco Adventure Bolivia pour effectuer le trajet jusque Coroico. Yann le fera en descente de VTT, Aude restera dans le minibus ! Nous sommes 10 : 6 israéliens, 2 anglais et nous. A 8h30 le responsable de l’agence annonce qu’il fait très froid au point de départ de la descente en VTT à 4900m : nous prenons donc une collation dans le bureau de l'agence. Nous atteignons le col de la Cumbre à 10h30. Tout le monde s’équipe : casque, gants, veste, Yann ajoute un pantalon Kway et le groupe s’élance. Aude suit dans la camionnette avec le responsable de l’agence. Les 20km de bitume défilent avec des pointes à 70km/h. Yann s’éclate. Nous passons le contrôle anti-narcotrafic puis débute une montée de 8km. Seuls Yann et l’anglais tiennent (surtout qu’à cette altitude l’air froid et rare rend la respiration difficile), les autres montent dans le minibus et mettent leurs vélos sur le toit. Enfin voila le moment fort de cette journée : 40km de descente abrupte sur une piste étroite, poussiéreuse, à flan de montagne... le moindre écart peut être fatal (sans parler d’un problème mécanique avec les freins). Surtout que circulent bus, camions, jeeps... Un cocktail qui justifie le nom de cette route qualifiée de la plus dangereuse du monde (selon un organisme américain ; en moyenne 18 camions renversés dans le ravin par an). Le mieux c’est qu’ils sont en train de construire une route beaucoup plus sécurisée et bitumée de l’autre côté de la montagne mais que les routiers ont déjà annoncé qu’ils ne l’emprunteraient pas car cette nouvelle route userait beaucoup plus leurs pneus ! Tout au long de la descente Yann constate la difficulté surtout en ce lundi fin de long week-end ici. On verra aussi quelques croix qui nous rappellent à chaque instant le danger. Le groupe arrive en bas à 15h, plein de poussière, avec un mal aux mains terrible à force de freiner, bien fatigué et heureux de l’avoir fait. Le minibus nous emmène à l’hôtel Gloria où nous avons décidé de passer la nuit.


Mardi 3 mai 2005

Ce matin il y a un brouillard à couper au couteau à Coroico. Ici le climat est beaucoup plus tempéré et humide que sur les hauteurs de La Paz. Nous sommes descendus de 4900 à 1100 mètres hier. Nous prenons un petit déjeuner sur la place du village et décidons malgré tout d’aller marcher... dans le brouillard, on va essayer de trouver le chemin qui mène au Mont Uchumani. On a bien fait : petit à petit , à force de monter, nous nous retrouvons au dessus des nuages... vue sur les sommets, certains enneigés ... on a l’impression de planer. Et peu à peu le brouillard fait place au soleil. On a vue sur toute la vallée et la route empruntée hier. Nous redescendons déjeuner sur la place du village avant de prendre notre bus de retour sur La Paz. On y arrive vers 17h, on retrouve notre hôtel. On file à l’agence de VTT pour récupérer le tee shirt promis à la fin de la descente en VTT : toujours pas de tee-shirt... On insiste pour les avoir, le gérant s’énerve alors que c’est écrit dans le contrat ! Finalement ils arriveront par taxi à 20h30.


Mercredi 4 mai 2005

Nous prenons le bus pour Copacabana sur les rives du lac Titicaca. Nous y arrivons en fin de matinée. Nous partons à la recherche d’un hôtel pas trop cher : on trouve l’hôtel Arwa pour 40 bolivianos la double sans vue sur le lac mais ça fait l’affaire. Déjeuner en terrasse d’une succulente et énorme truite fraîchement péchée du lac... Visite de la ville, de sa cathédrale (nous ne verrons pas la fameuse vierge noire à cause des travaux). On part vers 17h pour gravir les marches du Mont Sancollani qui domine la ville et le lac. C’est splendide : on aura vu beaucoup de couchers de soleil pendant notre voyage mais on ne s’en lasse pas ! Dîner dans un petit restaurant pour 10 bolivianos chacun : au menu soupe et riz-truite.


Jeudi 5 mai 2005

C’est l’anniversaire de Aude ! 30 ans ! Nous prenons le bateau pour aller sur l’Ile du Soleil au milieu de ce magnifique lac. Cette île fait partie des fondations de la culture inca. Le bateau nous dépose au nord de l’île, au village de Challampa. Il est 11h, c’est la sortie de la messe de l’Ascension : nous assistons à un véritable carnaval ! Hommes et femmes sont déguisés et dansent au rythme de 2 orchestres ! Toutes ces couleurs, ces chants, ces danses : on regarde ce spectacle pendant une heure avant de nous décider à marcher. On commence par la visite du petit musée dans lequel on trouve des céramiques découvertes dans le lac en 1992. Puis nous longeons la plage (baignade risquée : eau très très froide à 3800m d’altitude), grimpons, pour atteindre, bien cachée dans un champ de mais, la pierre sacrée des Incas (lieu de sacrifice ? personne ne sait vraiment ...) Nous poursuivons la montée : on a vue sur la Cordillère Royale et ses plus hauts sommets : l’Illiampu, Illimani ... le lac est calme. Nous visitons les quelques restes de sites Incas dont le très beau labyrinthe et reprenons notre marche sur la crête de l’île. On surplombe les villages, les 2 côtes de l’île et au loin on aperçoit les rives du lac. Vers 16h30 nous atteignons le village de Uyumani. Nous dormons à l’hôtel Templo del Sol (40b pour la chambre).


Vendredi 6 mai 2005

Apres avoir assisté au lever de soleil sur la Cordillère Royale depuis notre chambre on quitte l’hôtel vers 8h30. Le temps de traverser le village où lamas et ânes veillent, on descend l’escalier des Incas, on passe devant la fontaine des Incas et on atteint l’embarcadère : c’est parfait, un bateau est sur le point de partir. On embarque avec 5 boliviens. à 11h nous sommes de retour à Copacabana. On passe à notre hôtel récupérer nos sacs laissés avant de partir sur l’île : il n’y a personne, on attend une demi heure et nous partons manger. Nous repassons à l’hôtel chercher nos sacs... toujours personne... notre bus est à une heure, on ne veut pas le rater. On appelle, on cherche dans les commerces alentours le responsable de l’hôtel : personne ne sait où il est ! On nous dit d’attendre, qu’il va venir. 12h56 : nous sommes obligés de casser la vitre de la porte pour récupérer nos sacs ! C’est une première dans ce voyage ! On part prendre notre bus de 13h , on se sent un peu comme des voleurs, mais on n’avait pas envie de rester une nuit de plus ici ! Notre bus pour Puno au Pérou part mais est vite bloqué par des minibus mécontents que notre compagnie péruvienne de transport leur prenne leur « business » ! Apres 30 minutes, nous reprenons la route. On longe le lac. Passage de la frontière sans encombre. On arrive à Puno, 1ère étape de notre séjour péruvien, vers 16h. Taxi pour se rendre à l’hôtel Margarita où on négocie une double pour 25 soles (1 euro = 4,2 soles). On se balade dans le quartier. Il y a une rue pleine de cafés et restos touristiques que nous éviterons pour dîner !


La suite au Pérou !